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Si la violence ne résout pas ton problème, c'est que tu ne frappes pas assez fort.

Si la violence ne résout pas ton problème, c'est que tu ne frappes pas assez fort (Poutine)

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Une très heureuse surprise que ce film de cow-boys intervenant en 1881 alors que la guerre de sécession a cessé, c'est sûr !...

Et non pas un western dans le style usé d'après-guerre : ici, pas une seule trace de plumes d'indiens...

Pas de Gary Cooper ou autre routinier de a gâchette non plus... Un film tiré d'une histoire vraie et basé sur des événements s'étant réellement déroulés en Arizona entre 1879 et 1882, notamment la fusillade d'O.K. Corral rejouée ici avec brio.. Avec un réalisateur fantôme et un long-métrage rival qui a tout fait pour empêcher la diffusion Tombstone... Mauvais joueurs ! Je ne reverrai plus Kevin Costner du même œil...

Remettons nous dans l'ambiance de l'époque :

1879 : la guerre de sécession a pris fin mais pas les violences dont ses nostalgiques ont tiré des enseignements.

Certains cow-boys sont devenus des bêtes humaines assoiffées de sang et poyr s'amuser, tirant sur tout ce qui bouge avec pour signe de reconnaissance de porter des foulards rouges... C'est ainsi qu'entre autres, un ramassis de crapules criminelles mené par Curly Bill, pénètre dans un petit bled mexicain, interrompt un mariage en cours, commence à tirer sur les policiers présents, puis va exterminer tout le monde... Y compris le prêtre célébrant qui va prophétiser à la meute de meurtriers une fin digne des "Cavaliers de l'Apocalypse".

Dans le même temps, le légendaire Wyatt Earp ancien marshall au Kansas, a décidé de prendre sa retraite pour couler des jours paisibles dans cette même ville de Tombstone dans l'Arizona, alors en pleine expansion. En même temps que ses deux frères et un ami atteint lui de tuberculose et joueur professionnel impénitent, ils vont commencer à décider que c'en est assez de subir de la violence et des meurtres partout... Leur sens innés de la la Justice va les emmener à se reconstituer en défenseurs de la liberté des opprimés, et s'opposer au gang des tueurs au foulard rouge... Force restera-t-il à la loi ?

Ce film qui devait avoir comme tête de file Kevin Costner, n'aura pas eu la progression d'un long fleuve tranquille... Dès le départ des pourparlers, la star voulait s'attribuer la plus grosse part du gâteau en jouant le rôle d'un Wyatt Earp prédominant sur l'équipe de justiciers, que bien sûr il incarnerait...

Or, la raison essentielle du succès de Tombstone vient de ce qu'il nous présente lui, les justiciers comme nos trois mousquetaires qui étaient quatre...

C'est à dire qu'il n'y a pas le sempiternel héros invincible comme dans beaucoup de films qui tire plus vite que son ombre ce qui finit par être lassant et train-train sans de taux d'adrénaline qui monte...

Ici, la structure du casting permet à ses quatre héroïques comédiens de développer des compositions de rôles, admirables de diversité et de conviction... Difficile de dire lequel aura été le meilleur....Choix défendu par la production qui a toujours le dernier mot...

Ensuite Kevin Jarre, qui nous livre ici un excellent scénario, avait commencé à jouer les réalisateurs mais ça ne collait pas d'autant que la production voulait d'une aventure plus courte et lui le contraire : il fut évincé... Kurt Russell fut désigné par la production pour mener à terme une réalisation déjà compromise mais ne voulait pas que cela se sache... Il désigna donc un George Pan Cosmatos au générique et on ne découvrit le pot-aux-roses qu'à la mort de ce prête-nom en 2005...

Réalisation aussi impeccable que son casting qui pourtant avait connu de nombreuses valses-hésitations comme Robert Mitchum, victime d'une chute de cheval entre autres...

Un must : on ne s'ennuie pas du tout au long de cette aventure trépidante du début à la fin...

D'autant que les femmes ne sont pas là pour faire joli : tous ces messieurs sont accompagnés par de ravissantes créatures, et l'une qui est comédienne dans un théâtre ambulant va même jouer un rôle important...

Un seul regret : une fin récitée et comme expédiée vite-fait, qui nous dévoile à la cadence d'un TGV ce que les héros de cette saga sont devenus en finissant leurs jours...

Mêmes tribulations pour la musique : Jerry Goldsmith devait s'y coller mais débordé, il conseilla

Bruce Broughton : excellente délégation car il fait une partition remarquable du début à la fin, interprétée avec enthousiasme par le Sinfonia of London sous la direction de David Snell, qui colle on ne peut plus à l'action et avait séduit ses auditeurs au point d'en faire deux disques...

Les images sont souvent exceptionnelles et il y a peu de reproches à faire à ce film qui n'a peut-être pas eu la distribution qu'il méritait, malgré une réussite commerciale incontestable et une critique enviable : le tout pour une mise de 23 millions de dollars, qui en remporta plus de 56 ! Malgré les bâtons dans les roues de Costner et autres, usant et abusant de son influence dans le milieu cinématographique pour convaincre la plupart des grands studios de refuser sa distribution

Seule une société filiale de Disney : Buena Vista Pictures osa passer outre et s'y risqua...

Peut-être la raison d'une audience insignifiante dans notre hexagone : 94 104 spectateurs en salles françaises, alors que la rentabilité mondiale a été de 228 % ! La France de 1993 est passée à côté de cette petite merveille de renouveau du genre Cow-boys...

Le concurrent : Wyatt Earp de Lawrence Kasdan, sorti quelques mois plus tard après Tombstone, ayant nécessité 63 millions de dollars fut un bide avec 25 millions de recettes et en rance avec

296 500 entrées et une rentabilité mondiale de 40 %... Bien fait !

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Arte le 03.11.2025



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