Un seul regret : L'absence de Akemi ! En effet elle tire sa révérence (sans préavis) pour de bon avec ce 40ème film.
Est-ce que c'est vraiment dommageable ? En plus du fait que les séquences de rêverie coutumières depuis plusieurs années déjà ne font plus parties de la structure de la série depuis 3 épisodes !
Pas le moins du monde, alors oui il y a un petit manque mais très vite Yoji Yamada comble ces grandes pertes par une qualité globale qui ne cesse de croitre à mesure que l'on approche de la fin...
Toute cette grande introduction vaut à elle seule n'importe quel rêve de la série : à la place de ce dernier une lecture de lettre, mélancolique et amère d'un Torajiro qui tout en souhaitant le bonheur de sa famille espère toujours sortir de sa vie pourrie "i wish i could get out of this lousy life" . La suite est de la même douceur tragique puisque Tora est amené à s'occuper d'une vieille femme dont les jours sont comptés; on sait Yoji Yamada très sensible à la condition des seniors éloignés de leur famille (dont la sensibilité culminera sur son Tokyo Family) et ici le thème est traité avec son sentimentalisme ouateux si caractéristique, il y a des gros plans sur des visages en pleure avec des violons derrière certes mais il émane de la mise en scène un délicat parfum d'humilité avec cette maison chargée en souvenirs qui s'éloignent, cette grand mère plein de regret aux yeux et ces feuilles d'automnes que la brise dirige devant le pare-brise de la voiture, mon dieu je ne sais même pas quel superlatif utiliser pou décrire ce type de scène....
Tout comme Torajiro, Yoji Yamada réfléchit lui aussi au sens de son œuvre, des 20 années qui séparent ce 40ème film du 1er et si les Tora-San sont de plus en plus émouvant c'est parce que le réalisateur a conscience de la prise de rides de sa série : comme depuis 20 ans la structure ne change pas mais je trouve qu'il revient à une forme de sensibilité et de mélancolie qui caractérisait le premier épisode avec un Tora plus porté sur sa condition et ses regrets de jeunesse, sa relation avec Mitsuo n'en est que plus belle puisqu'il veut éviter que le jeune homme marche sur ses traces alors que celui-ci ressemble de plus en plus à son oncle...
Il n'y a pas une seule scène à jeter dans ce film, pas un personnage qui ne brille pas, pas une seule situation qui ne trouve pas une émouvante ou rigolote conclusion : La vieille dame ou même le voleur du début sont autant de personnages qui retiennent l'attention du réalisateur.
On revient à de la comédie qui se déploie uniquement par la bonne humeur de Tora et sa capacité à capter l'attention du public et à éveiller un désir de curiosité sur ses folles anecdotes/histoires. En effectuant quelques recherches quelconques je suis tombé sur ce vers de Jean de la Fontaine qui colle bien à notre Vagabond "Bon vin, bons mots, gaillardes chansonnettes". Ou de la comédie entrainée par la gaucherie de Tora sous l'effet d'une grosse nervosité, conséquence de la venue de sa madonna au magasin : il ne reconnaît pas son propre neveu ! , je ne pouvais pas m'empêcher de rire à gorge déployée.
Pour clore cet avis plus long que de raison voici les quelques poèmes de Yuki que je trouve délectables :
"As Tora said my salad tasted great
I made December 6 Tora's salad Date" ♡♡
"I had my first kiss tonight.
Bashful, i lock my diary tight"
"I saw him reading a book while waiting for me.
I was jealous of the book"
"a frog pisses leering at a stinky loincloth" ça c'est de Torajiro !
Et puis quel joie de vivre chez tout ce beau monde, les sourires sont radieux dans cette saga :
Umetaro Octopus qui répond au rire de Sakura
Je réserve le 10 pour la fin parce que cet épisode le méritait largement !♡♡