Tous les autres s'appellent Ali ou : un Coca-Cola à un mark ; une danse ; un hall d'escalier, ses voisines et ses ragots ; du bon cognac ; un lot de 10 brosses à dents ; de la margarine ; des policiers portant cheveux longs ; des coups de pied dans le poste de télévision ; des vacances ; un couscous ; re un Coca-Cola ; re une danse.
C’est l’histoire d’Emmi, la cinquantaine passée, femme de ménage bien seule, veuve et oubliée de ses enfants. Un soir de pluie, en entrant dans un bar pour s’abriter, elle rencontre Ali, ouvrier immigré, bien plus jeune qu’elle (et musclé). Après une danse, ces deux inconnus tombent amoureux, mais très vite, ils sont confrontés à toutes sortes de réactions de haine et d’exclusion.
Leur différence d'âge ne provoque même pas les reproches. Non, ce qui dérange le plus à l'époque, et je ne prends pas trop de risque en disant qu’aujourd’hui encore, c'est le fait qu'il soit arabe.
Une Allemagne de l’ouest indubitablement raciste. Non plus un racisme d’état, mais tout de même décomplexé. Qui émerge dans le passé de chacun et persiste comme un refuge à cette société post Trente-glorieuses. Emmi évoque son propre passé hitlérien - « tout le monde y était » - et voue une certaine fascination pour les goûts culinaires du défunt Führer.
Néanmoins Emmi est totalement dénuée d'arrière-pensée raciste et xénophobe. Ali non plus ne semble pas dérangé par l'âge d'Emmi. Cette absence de préjugés est l’essence de leur couple. Mais c’est par la même ce qui les exclu. C’est toute l’idée du film.
La violence avec laquelle l’entourage d’Emmi réagit la terrifie. Elle ne sait plus comment s'y prendre pour faire accepter son couple, la pression se faisant trop forte. Quand cette société auparavant si dure fera enfin preuve de tolérance, ou par opportunisme, la marginalisation qui fondait l’union devra faire face à la normalisation et l’apparition des différences, cette fois-ci au sein du couple.
ML