Empêtré dans de sombres histoires de viols, Kevin Spacey aura été remplacé en un temps record par Christopher Plummer sans qu'on ne voit la différence. En magnat du pétrole, passionné par les beaux-arts et la civilisation romaine, il se révèle, à côté, autant mégalo qu'extraordinairement indifférent au sort de sa propre famille.
Et c'est ce que cherche à dénoncer Ridley Scott. L'incroyable pouvoir de l'argent. L'argent qui peut tout acheter. Tout corrompre. Qui fait perdre le sens des réalités. Qui éloigne les gens les uns des autres. L'appât du gain : plus on a, plus on veut posséder, moins on veut donner. Et ce mécanisme, Getty ne sait pas l'expliquer.
Autour de cette réflexion sur l'argent et la solitude que cette fortune engendre, Scott greffe une histoire de kidnapping et de rançon à verser à des mafieux calabrais dont l'un d'eux est incarné par notre Romain Duris national. Pas la partie la plus intéressante tant Mark Wahlberg se montre transparent et inutile. Ou alors, c'est moi qui suis trop habitué à le voir en tête d'affiche chez Peter Berg.