En France on aime bien les petites comédies avec un vague fond social, tant qu'elles font visiter notre pays et qu'on peut se moquer de ses habitants. Un Pt'it Truc En Plus est le dernier exemple des vagues de fric que les producteurs peuvent amasser en surfant sur le concept de "nos régions ont du talent" et de l'attrait pour le social.
Mais cette année, le cinéma français nous a montré qu'avec un peu plus d'ambition, on pouvait faire rimer gros budgets avec gros succès (Monte Cristo et L'Amour Ouf), et que chez nous aussi, on avait des scénaristes (The substance, Emilia Perez).
Donc expliquez moi comment à partir du matériau de base incroyable qu'est Tout Le Bleu du Ciel, un pavé de 850 pages où se mêlent espoir, voyage, liberté et disparition, on peut accoucher de cette pauvre daube sans âme, ce DTV même pas digne de la télé et de moins d'une heure trente ?
Comment on peut autant massacrer ma région et ses habitants (oui je suis complètement partial), alors que Mélissa Da Costa nous invitait si subtilement au voyage, sans jamais partir loin ?
Comment on peut se sentir si enfermé dans une histoire qui parlait de liberté et d'avenir, sans jamais se laisser aller au crépusculaire attendu ?
Comment on peut mal caster des acteur pour jouer ces personnages si bien définis, aussi clairs, les vider de leur substance et finalement complètement changer leur personnalité pour la rendre aussi tiède ?
Comment peut on se permettre cette musique poussive et larmoyante, qui appuie sur une histoire tellement horrible qu'elle n'aurait besoin que de silences...
Comment peut on se la jouer Into The Wild, qui est une des inspirations du livre, et être tellement à côté de la plaque de la puissance de ses aînés ?
Maurice ! C'est quoi ce bordel ? Qu'est ce que tu es venu faire dans ce merdier ? C'est l'argent de Netflix c'est çà ? Dis moi que ce sont les vilains américains qui t'ont forcé. Dis moi que ce n'est pas encore une fois l'ambition qui a fait défaut à la France et ses talents...
Tout le Bleu du Ciel mérite mieux que le mépris de cette adaptation. Je suis colère, je suis fiel, et je suis honteux de voir des choses comme çà.