Tout le monde dit I Love You par inspecteurmorvandieu

On ne dira pas du film qu'il parodie la comédie musicale. Car, si Allen réalise un pastiche du genre, il ne le tourne pas en dérision. Comme si, s'agissant de discourir légèrement sur l'amour et sur l'éternelle comédie amoureuse, cette renaissance de la comédie musicale s'était imposée d'elle-même au cinéaste.

Sur un mode narratif caractéristique, Allen plante un décor non moins reconnaissable, celui d'une famille bourgeoise de Manhattan, démocrates humanistes façon "gauche caviar". Cette "espèce" sociale s'exprime comme habituellement à travers une peinture fantaisiste et modeste, tout en dérision et bons mots. Mais cette famille nombreuse à force de remariages a surtout ici la fonction d'illustrer le tendre et romantique apostolat de Woody Allen. Tout le monde dit "I love you" en effet, les jeunes comme les anciens, les débutants comme les vieux amants, en vertu de la nécessité d'aimer.

De New York à Paris, en passant par Venise, Allen raconte pêle-mêle les aventures amoureuses (et aventures est le mot juste tant les passions sont de brèves illusions) de chacun des membres de la famille. Les fausses certitudes, les hésitations, les revirements conditionnent l'existence de tous dans un ballet amoureux que Woody Allen sait rendre cocasse ou tendre, trivial ou poétique.