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Tout sauf toi
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Tout sauf toi

Film de Will Gluck (2023)

Waw c'est mauvais.


L'un des problèmes majeurs de ce film, c'est que c'est bien trop lisse. Prenons les personnages : ils sont tous trop beaux. Pas un seul gros, pas un seul moche, pas un seul handicapé, pas un seul défaut corporel, ils entrent tous dans les standards traditionnels depuis quelques dizaines d'années maintenant. On a quelques blacks quand même pour que ce soit woke. Mais c'est tout. On dirait que la prod s'est dit : on a trop de films avec des moches, les gens vont finir par croire qu'ils peuvent être beaux aussi, il faut remettre de la distance entre leurs rêves et leur réalité, alors prenons juste des beaux gens.


"Beaux", c'est relatif bien évidemment. Le mec a beau être baraqué, ses abdo sont bien moches, tout secs, et en plus il a l'air court sur pattes. La nana, elle est très belle avec son maquillage, ses filtres, sa bouille, des gros seins bien mis en valeur, des fesses sympas, mais pas de hanches, ça manque d'harmonie en fait, on croirait voir une image retouchée sur photoshop se balader. Evidemment ce n'est pas grave en soi, c'est même assez superficiel (c'est le cas de le dire), mais je pense que c'est important de le dire quand même, dans le sens où c'est le genre de film qui va complexer un tas de gens, femmes et hommes, sur l'apparence qu'il faudrait avoir, alors qu'en fait, on pourrait autant critiquer ces corps que n'importe quels autres.


Et puis il y a ces personnalités. À part le surfeur demeuré, aucun n'a de caractérisation, et ils sont d'ailleurs interchangeables dans toutes les situations. On aurait remplacé le mec par le père de la nana, au-delà du tollé causé par la relation incestueuse, ça n'aurait rien changé à l'intrigue. Et à nouveau, qu'ont-ils à offrir ces personnages? Rien, parce qu'ils sont vides. On ne sait même pas pourquoi il y a un film de plus d'1h sur leur histoire, tant les conflits sont dérisoires : après 30 minutes ils ont tous les deux reconnu leur erreur, et au lieu de s'arrêter là... ils continuent de se chamailler ou de faire semblant alors que clairement ils ont tous les deux passé une bonne nuit.


Il y a un passage où un personnage se révèle un peu faible : le héros ne sait pas nager. En gros, dans une séquence il ne sait pas lever le deuxième bras correctement. Mais à part ça il nage bien. Pire, un peu plus tard, on le voit nager très bien avec ses deux bras (alors qu'au vu de la situation de naufrage - il sautait pour sauver la nana - ça aurait été comique qu'il ne puisse pas l'aider à cause de son handicap, mais non chassez la perfection, elle revient au galop : il nage parfaitement bien) et encore à un autre moment, il apprend à son futur beau-père comment plonger...


Il y a une chose intéressante dans ce film, les auteurs se sont cassés la tête à ne pas répéter le conflit habituel des romcom : le mensonge. Ici, les personnages principaux sont assez honnêtes, ce sont les secondaires qui veulent manipuler, mais ce n'est jamais un enjeux, tout le monde le prend bien, au pire on râle un peu mais ça paraît normal que des gens s'ingèrent dans la vie d'autres gens. De même que le fait que des mariées passent leur temps à rabibocher un couple durant LEUR mariage à elles, ça ne choque personne, on fait juste un faux conflit parce qu'à la fin on apprend que tout le monde est trop sympa (invasif mais sympa).


Les situations sont faibles, il ne se passe pas grand chose, les conflits sont rares, les personnages sont pauvres... et les gags sont peu creusés. On ne rit pas beaucoup parce que les vannes sont lâchées comme ça et puis on n'y revient plus, ou alors c'est excessif, mais pas justifié, comme lorsque le héros se met à poil à cause de l'araignée : c'est trop forcé, ce n'est pas vraiment drôle. Cela aurait pu l'être mais avec une approche différente. D'ailleurs le surfeur demeuré qui se fout à poil comme si c'était normal, ça m'a fait plus marrer, parce que son attitude est plus imprévisible et le truc délirant sans être forcé. L'autre gag qui m'a fait marrer, c'est dans le générique de fin, quand le héros et le demeuré se tapote les pecto et abdo à poil : c'est très con mais tout d'un coup il y a un jeu sur la virilisation, ce ne sont pas juste des gens canons qui trouvent le moindre prétexte pour se mettre à poil, là il y a un jeu homosexuel, une camaraderie inattendue, un délire amusant.


Notons également que les personnages sont tous riches à crever, en tous cas ils en ont l'air. On ne sait pas de quoi ils vivent, mais ils vivent bien. On ne nous fait pas l'affront de montrer l'appart de la nana, mais vu qu'elle vit loin de chez ses parents, qu'elle suit des études d'avocat mais qu'elle quitte l'école sans rien dire à ses parents et qu'en plus elle a des robes canons, chères et différentes à chaque sortie, on peut supposer qu'elle a, non pas un petit loft d'étudiante, mais déjà un bel appartement.


La mise en scène n'est pas vilaine en soi, ça fait très carte postale. Mais il n'y a rien à retenir non plus : des corps 'parfaits' montrés souvent dénudés ou peu vêtus, avec des filtres pour rendre le tout plus beau. Les cadrages ne sont pas top, parce qu'il faut bien voir les corps, donc on ne coupe pas trop, même si parfois ça donne de drôles de vides. Parfois le réal essaie de faire un truc plus artie, propose des cadrages moins convenus, mais le contrechamps ne suit pas forcément, alors ça fait bizarre. Le montage est correct. Les acteurs sont insipides, n'ayant pas grand chose à apporter, à part le surfeur demeuré qui décidemment mérite une palme d'or pour être le seul à relever le niveau du film.


Bref, ce film n'a pas d'intérêt. Je ne doute pas que les gens riches et beaux puissent avoir des ennuis et ça ne me dérange pas de regarder ce genre de film, mais là il n'y a juste rien à raconter, tout est forcé, tout est idiot, rien n'est approfondi.

Fatpooper
3
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le 27 mai 2024

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Fatpooper

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