Un Adieu

Pixar, peu coutumier des suites (ouf!) s'est néanmoins permis, exceptionnellement, une trilogie avec Toy Story, leur premier long métrage destiné au cinéma. Chaque volet s'est conçu dans le plus grand soin, ne remettant pas en cause la base de l'univers, mais cherchant à le renouveler et à nous surprendre. Autant "suite" qu'il est, ce Toy Story est d'abord tout un film à part entière, sans paresse.

Si la thématique reste globalement inchangée, la peur de l'abandon, la manière de la traiter diffère. Dans ce Toy Story, les jouets tentent de se réfugier dans une garderie pour "vivre" plus longtemps, c'est à dire pour échapper au grenier ou à la poubelle. Mais cette fuite les amène à connaître pire : le jardin d'enfant peut se confondre à s'y méprendre à un camp de concentration pour jouet, dirigé en main de fer par un Nounours désillusionné, en total contraste avec les douces couleurs du lieu.

La majeure partie de la palpitante aventure est donc la mise en place d'un plan particulièrement efficace (les "opérations commandos" de jouets sont une marque de fabrique de la série) pour s'extraire de cette prison. Et là, on peut dire que Toy Story 3 parvient à dépasser autant le premier et que le deuxième long métrage. On a a jamais été aussi passionnés par cette Grande Évasion, digne des plus grands films du genre, vraiment.

Plus encore, Pixar parvient à deux moments précis à nous émouvoir sincèrement devant des images de synthèses qui représentent des êtres de synthèse : un véritable exploit, la preuve du savoir-faire unique du studio, qui a dépassé depuis longtemps le simple stade de film à gags (nous pensons à Wall-E en premier).

Ultime épisode de Toy Story, la fin est adressé à tous les spectateurs présents en 1995 pour un dernier adieu qui vous émouvra comme rarement, Nous sommes Andy et nous partons définitivement pour l'âge adulte.