Le moment structurant de ce film, en ce qui me concerne, ce vers quoi il tend et qui lui donne sa raison d’être, c’est la scène où Mariana lui explique qu’elle agit par pur accord avec ses convictions religieuses (c’est avant tout un film américain avec une morale appuyée) et donc par amour (la force qui lie et attache) de ses semblables, ses fréres. C'est donc un moment de transformation idéologique du "héros" qui va peu à peu, sous la force de l’amour (de l’héroïne cette fois) évoluer de l’opportunisme et du cynisme qui le caractérise au départ vers un être éthique dont l’action est désormais conforme à l’déal de Mariana. On pourrait dire qu’il devient le sujet de sa propre vie. Il est d’ailleurs prêt, dès lors, à renoncer au côté vénal de sa vie et à affronter la mort pour sauver d’autres êtres. C’est un moment de philosophie morale cher aux cinéastes américains. Le reste est anecdotes. On pourrait gloser sur le cynisme de ses maîtres espions alliés prêts à toute malhonnêteté au nom de la cause et qui se rallient à la fin à la transfiguration du héros, mais c’est secondaire. Les deux acteurs principaux sont excellents car ils ont bien compris l’enjeu fondamental du film.