Wally Pfister, directeur de la photographie sur la plupart des films de Nolan, réalise ici son premier film, qui s'inspire beaucoup trop de son mentor sans jamais l'égaler. En résulte donc un sentiment étrange d'avoir assisté à du sous-Nolan car le film n'arrive jamais à s'émanciper des influences de celui-ci et il ne trouvera jamais son identité. A la limite on aurait pu passer sur ce détail si le film avait su proposer quelque chose de solide au niveau scénaristique mais malheureusement le film passe à coté de son sujet. Le pitch initial était vraiment très intéressant promettant un film qui allait traité de la singularité avec tout les conflits morales que celle-ci entraîne. Le film aurait donc pu être une oeuvre avant gardiste intelligente et visionnaire comme savait les faire Cronenberg et Verhoeven en poussant l'étude du transhumanisme dans ses retranchements de façon psychologiquement intéressante. Mais attendre ça du film c'est en attendre beaucoup trop car visiblement le but ici est d'offrir un thriller technologique accessible à tous. Donc les enjeux psychologiques sont réduits au minimum car le film ne s'intéresse jamais à ses personnages et préfère ce focaliser sur la trame. Ce qui fait qu'on ne sera jamais impliqué émotionnellement, les événements s’enchaînent de façon automatique et on ne s'y intéressera qu'à moitié et même si on ne s'ennuie pas le film traîne néanmoins quelques longueurs qui aurait pu être éviter. En plus d’être froid et déshumanisé, le scénario sera vraiment simpliste et ne contiendra que très peu d'enjeux qui tarderont à ce mettre en place et qui ce clôture dans un final paresseux qui n'exploite jamais vraiment le potentiel perçu dans l'histoire et qui s'autorise même quelques grosses incohérences ( le final ainsi que l'épilogue ). Pour ce qui est des personnages seuls deux d'entres eux ont une évolution psychologique tandis que la plupart soit ils ne sont pas exploités soit il sont carrément inutiles à l'intrigue ( l'agent du FBI et la terroriste ). Sinon tous n'est pas à jeter dans le scénario car celui-ci soulève néanmoins quelques questions pertinentes mais il ne ferra que gratter la surface et n'ira jamais au fond des choses. Il est aussi dommage que certains événements soit beaucoup trop téléphoné, ce qui est aussi un des défauts de Nolan ( le sanctuaire que Depp construit et un façon grossière d'introduire un procédé important du film ). L'écriture du film est donc vraiment maladroite notamment dans ses dialogues qui sont peu inspiré et le tout laisse un sentiment d'inachevé car le film est vraiment passer à coté d'une belle opportunité surtout qu'ironiquement il n'arrive pas à transcender son genre. De plus le sentiment de gâchis viendra aussi des acteurs car avoir un tel casting pour que certains viennent juste cachetonné en faisant le strict minimum c'est vraiment dommage. Ce que ferra principalement Johnny Depp qui n'a absolument rien à jouer alors que lorsque l'on à un acteur de cette envergure c'est pour qu'il livre une performance et non pas faire acte de présence. Pour le reste Morgan Freeman devient vraiment la caricature de lui-même, il ne joue plus que le même rôle, même si il est bon dedans, Kate Mara hérite du rôle le plus stéréotypé du film et elle plonge dans la caricature en faisant une pale copie de sa sœur en ce l'a jouant Lisbeth Salander version Mara mais avec moins de talent tandis que Cillian Murphy prouve à lui seul le gâchis de talent qu'est ce film car en plus d'hérité du rôle le plus inutile du film, il ne fait que de la figuration. Heureusement son charisme naturel sauve les meubles et il ne parait pas totalement ridicule. Sinon les deux seuls acteurs qui ont quelques chose à joué s'en sorte plutôt bien car ils ont des personnages développer et intéressant qu'ils arrivent à s'approprier. Donc Rebecca Hall sera vraiment excellente tenant le film du début à la fin, elle arrive bien à retransmettre la détresse psychologique de son personnage et Paul Bettany prouve que c'est un très bon acteur mais qui fait de mauvais choix de carrière car il à la carrure pour être un grand comme il nous le prouve ici. Pour ce qui est de la réalisation c'est du pure Nolan sans le talent et le savoir-faire, que ce soit dans le montage non linéaire, la photographie et parfois la musique qui est très zimmerienne. Quant à la mise en scène, elle est plate, prenant tous les tiques visuelles de Nolan sauf que ce n'est pas censé être lui le réalisateur, ce qui prouve le manque de talent et d'inventivité de Wally Pfister dans ce domaine. Car on est très mal à l'aise devant cette succession de plans très malickien ou encore ses scènes très nolanienne qui n'ont aucune imagination. En conclusion on peut dire que Transcendance est un ratage quasi-complet qui n'exploite que rarement son propos et on restera de marbre devant tellement de platitude et de simplicité malgré quelques bonnes idées. C'est finalement qu'un blockbuster pseudo-intelligent de plus alors qu'il aurait pu être bien plus que ça. Une belle promesse inabouti.
Frédéric_Perrinot
4

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le 8 août 2014

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Flaw 70

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