Turbo Kid est un hommage, voire même une déclaration d'amour, pour le cinéma des années 80 que j'affectionne particulièrement.
Pourtant, ce n'était pas gagné. On a là une production canado-néo zélandaise au budget serré avec tout ce que ça peut impliquer : effets spéciaux dignes d'un téléfilm d'aventures diffusé pendant les fêtes, décors peu variés (l'essentiel de l'action se passe soit dans une carrière soit une usine désaffectée) et courses-poursuites à vélo. C'est sûr quand on sort de la démesure de Mad Max Fury Road, ça fait bizarre. Mais comparons ce qui est comparable. Le dernier opus du père Miller a coûté dans les cents cinquante millions de dollars.
Turbo Kid s'en sort par ses multiples références au jeu vidéo (Borderlands, Zelda) et donc au cinéma des années 80. Celui de Mad Max, des films de Steven Spielberg, Joe Dante ou James Cameron.
Sa violence exacerbée toujours drôle. Je ne sais pas combien d'hectolitres de faux sang ont dû être utilisés mais c'est vrai que c'est dégueulasse. Je n'ai pas compté le nombre de démembrements, mutilations, quand le corps n'explose pas, mais les fans de gore "marrant" auront leur compte.
Son méchant qui cabotine. Qui d'autre que Michael Ironside peut incarner ce seigneur de guerre ? Grand habitué des rôles de méchant chez Verhoeven encore et toujours dans les années 80, il s'est surtout illustré depuis vingt ans dans de petites séries B voire Z sortant directement en vidéo. Ok. Mais ça fait toujours plaisir de le revoir comme on revoit un vieux pote ou un vieil oncle.
Son scénario qui verse au fur et à mesure dans le grand n'importe quoi. Au début, on voit ce gamin avec ses comics en train d'essayer de récupérer de la ferraille contre un peu d'eau. Je me suis dit que bon : d'accord, les mecs qui ont fait ce film (au nombre de trois) ont un peu trop joué à la saga Fallout et qu'est ce que Turbo machin va apporter de neuf ? Tout simplement une combinaison de super-héros, dénichée par le héros, avec plein de super-pouvoirs. On avait déjà des effets spéciaux artisanaux. On a visiblement une histoire qui vaut peu ou prou celles que j'inventais lorsque j'étais gamin quand je jouais avec mes figurines en plastique Tortues Ninja !
Pour spectateurs avertis donc. De préférence ayant grandi dans les années 80 et qui seront ravis de retrouver tout ce qu'on avait à l'époque pour se divertir.