Ulysse, souviens-toi ! de Guy Maddin est un film-collage troublant, où la mémoire se mêle aux mirages du passé dans un tourbillon visuel hypnotique. Fidèle à son style rétro-fantomatique, Maddin construit une œuvre singulière, déroutante, parfois fascinante… mais aussi un peu hermétique.
L’esthétique volontairement vieillie, les intertitres expressionnistes et le montage saccadé donnent au film une texture unique — celle d’un rêve égaré dans une vieille bobine. On y retrouve les thèmes chers à Maddin : l’identité, la perte, le retour impossible. Pourtant, cette beauté formelle peut parfois tourner à vide, et créer une certaine distance émotionnelle.
Le film s’adresse davantage aux sens qu’à l’intellect. C’est un objet à ressentir plus qu’à comprendre, et c’est là à la fois sa force et sa limite. Comme le dit une voix dans le film : « Ce que je cherche, je l’ai peut-être déjà oublié. » Cette phrase résume bien l’expérience : belle, déroutante, mais un peu insaisissable.
Une œuvre qui mérite d’être vue, même si elle ne touche pas toujours aussi profondément qu’elle le pourrait. D’où ma note : 6.5/10, pour un voyage mental aussi ambitieux que bancal.