What the Cot'cot
L’Étrange Festival 2025 a démarré, et c'est toujours un bonheur que de découvrir les nouvelles propositions singulières du cinéma mondial. Si j'ai toujours regretté de ne pas accorder assez d'intérêt...
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le 11 sept. 2025
L’Étrange Festival 2025 a démarré, et c'est toujours un bonheur que de découvrir les nouvelles propositions singulières du cinéma mondial. Si j'ai toujours regretté de ne pas accorder assez d'intérêt à la compétition court métrage, je m'étais promis de rattraper le coup quoi qu'il arrive afin d'éviter de passer à côté de pépites ayant beaucoup de mal à devenir accessible par la suite comme Chew de Félix Dobaire, Plan-Plan Culcul de Alexandre Vignaud (si quelqu'un a un moyen de voir le court métrage, n'hésitez pas), Un Genre de Testament de Stephen Vuillemin, ou même Eeva de Lucija Mrzljak et Morten Tsinakov. A l'image de quand j'ai pu découvrir Stuffed de Louise Labrousse, Prends Chair d'Armin Assadipour ou même Dieu est Timide de Jocelyn Charles (dont l'absence en compétition de l’Étrange Festival surprend tant le film aurait parfaitement sa place), j'étais prêt à voir n'importe quoi tant que les propositions semblaient alléchantes. Ce fût le cas du programme 3 de la compétition officielle, composé exclusivement d’œuvres en animation qui promettaient un voyage aux mille imaginaires, pour le meilleur... et on espèrait pas le pire. Même si ce n'est pas la pire des places, il n'est jamais simple d'ouvrir un programme. Pourtant c'est la lourde responsabilité qu'a dû endosser Um, nouveau court métrage Autour de Minuit qui faisait sa première européenne après un passage au Festival de Toronto.
Le film tire sa force de son univers et de son animation vraiment très impressionnante. Dès le premier plan, le film impose ses ambitions visuels et sa maitrise technique pour mieux nous plonger dans un univers profondément perturbant. On a tout une influence de la culture japonaise qui se mélange à une vision plus occidentale du japon, notamment autour de la culture shitpost japonaise, et on est presque fasciné par un univers qui joue très souvent sur une fine ligne. A la fois on a un univers assumé comme absurde et drôle, avec des poussins et beaucoup de corps à moitié nu, mais aussi oppressant. L'ensemble est très bien incarné autour du personnage de la présentatrice qui vagabonde dans cet univers, et semble presque guider autant qu'elle aider à perdre d'avantage le spectateur.
On serait presque amené à être emporté par cet univers qui surplombe le spectateur, mais le problème c'est qu'il n'y a pas de réel propos ou même de récit pour faire vivre l'ensemble. On a bien le personnage de la réalisatrice et on a vaguement une ébauche de mythologie aux inspirations de Romulus et Remus, à base de poussins qui se prennent des doigts dans le fondement, le film ne raconte pas grand chose et ne semble pas vouloir raconter quoi que ce soit. Plus qu'un voyage dans un univers, on a parfois l'impression qu'il est plus question d'une démonstration artistique, voire technique, qui invite à admirer les efforts fournis pour la réalisation du film, que le film en lui-même. Au bout d'un moment, n'arrivant jamais vraiment comment rentrer dans le projet, et ne sachant pas quoi suivre, on est très vite largué et pas réceptif face à ce qui nous est montré... alors que le film cherche perpétuellement à capter ton attention.
Si Um n'est pas inintéressant plastiquement, il n'arrive jamais à exploiter ses concepts les plus débordants. A force de démontrer ses capacités techniques et impressionner par sa richesse visuel, le film oubli de rendre accessible son univers, et nous laisse trouver par nous même ce qui nous intéresse... si nous avons encore envi de chercher.
9,5/20
N’hésitez pas à partager votre avis et le défendre, qu'il soit objectif ou non. De mon côté, je le respecterai s'il est en désaccord avec le mien, mais je le respecterai encore plus si vous, de votre côté, vous respectez mon avis.
Créée
le 11 sept. 2025
Modifiée
le 11 sept. 2025
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