Voilà un policier qui sous ses airs de peu marque bien des points pour ses écarts à la normes . Par sa construction, ses tonalités diverses et ses sujets de fond. Une première partie dominée par un duo d'inspecteurs au regard desquels Columbo ferait un sosie parfait de Steve McQueen. Mention spécial à Hakan Serner, avec ses airs de Jacques Bonnaffé, incarnation de la force très tranquille (l'animal nous tire quelques sourires bienvenus). La dynamique du récit est alors proche de l'idée qu'on se fait d'un épisode de Derrick, mais avec une tonalité sombre, les sujets abordés étant poisseux. A la mi-parcours s'impose de façon surprenante un second duo à la Starky et Hutch, avant même la résolution de l'enquête menée par les séniors, qui prennent en charge la partie dynamique du récit. Le film bascule alors dans l'action (attention, nous sommes au milieu des années 70: Jason Bourn n'est pas encore passé par là, le budget du film n'est assurément pas non plus hollywoodien), tout en conservant un ancrage singulier dans le réel. Des séries de non accomplissements, on ne peut pas dire que les forces de l'ordre déjà écornées pour leur gestion trouble de certains dossiers en première partie soient globalement mises à l'honneur. L'héroïsme est raisonnable, donc mesuré. Nous sommes en suède: la notion de légitime défense n'est pas qu'un cailloux dans la chaussure de l'inspecteur Harry. Bébel n'est pas de la partie non plus: point de bourre pifs mais des balles sèches qui font juste des veuves de trop.
Un film qui fait son âge, clairement daté, ce qui lui confère un charme, mais au bilan, à la somme des ingrédients variés, fort riche et recommandable.