Alors non Sophie, là il ne se passe rien. Autant Voyage en Italie captait quelque chose, de ces divagations infimes, une matière sensible venait à précipiter. Autant là, on traine. On traine son temps. Beaucoup de temps il faut dire accordé à de jeunes pouces, livrées à elles même, à l'inertie, dont on ne retient que la part ingrate. Il se passe que tout simplement, bien vite, ils nous insupportent (mais que font les parents......).
Quand Chantal filme Delphine qui épluche des patates, il se passe quelque chose. Quand des parents attendent qu'un gamin cesse de brailler, de s'agiter, au produit de l'épuisement, il se passe que le spectateur épuise sa bonne volonté.
Pourtant toujours cette petite musique singulière qu'on aime (et cette figure du récit du récit à plusieurs qui déjà dans le Marin Masqué).
Mais là ça ne suffit plus. Là le pari du rien commun qui ferait un tout (un pari qui se vaut, qui a déjà été gagné) est perdu.
Au générique, quatre mains au scénario (plus 6 mains d'appoint il me semble). Trois assistants réalisateurs. Petite digression: on espère qu'il s'agissait de stagiaires de troisième. D'âmes bénévoles. Qu'il ne s'agissait pas là de détourner l'argent du public, de faire avancer un compteur. L'économie du cinéma français profite d'un régime heureux, mais dont il ne faut pas oublier qu'il fait de ses acteurs au sens large des priviligiés. Les privilèges, ça oblige.