Second long-métrage de Jacques Audiard, Un héros très discret est une adaptation du roman de Jean-François Deniau, et aura obtenu plusieurs récompenses à sa sortie en 1996.


Mêlant adroitement reconstitution soignée des années 40 et témoignages contemporains de véritables historiens, Jacques Audiard brouille les pistes, joue de la frontière entre fiction et réalité, recréant parfaitement l'état d'esprit de son héros fictif incarné par Matthieu Kassovitz et Jean-Louis Trintignant (déjà têtes d'affiches de Regardes les hommes tomber), sorte de Don Quichotte des temps modernes.


Un monsieur tout-le-monde se rêvant plus grand que grand, imposteur de génie se faisant passer pour un héros de la Résistance, permettant ainsi au cinéaste de donner un visage humain à un conflit extrêmement complexe et trituré sur tous les angles, tout en offrant un récit rocambolesque et attachant.


Loin de se planquer derrière le poids de la reconstitution, Jacques Audiard évite les pièges de l'exercice scolaire sentant la naphtaline, accouchant au contraire d'une mise en scène rythmée et inventive, purement cinématographique, ce qui compense heureusement quelques baisses de rythme à mi-parcours.


Bénéficiant d'un excellent casting et d'une élégante facture technique, Un héros très discret est une réflexion intéressante sur la mythification et le supposé héroïsme pendant la guerre, jouant habilement avec le quatrième mur et la complicité du spectateur. Peut-être pas le meilleur film de son cinéaste mais un opus à découvrir sans hésitation.

Gand-Alf
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le 11 sept. 2015

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Gand-Alf

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