La honte de pleurer donne l'effronterie de rire.



Après le premier film "Un dollar entre les dents" western sympathique mais grandement plagié sur "Pour une poignée de dollars", ce deuxième volet de la série "l'Étranger", toujours réalisé par Luigi Vanzi avec à nouveau Tony Anthony dans le rôle vedette, s'avère être une sympathique surprise du même calibre que le premier opus, sauf que cette fois-ci le plagiat est laissé de côté ce qui fait toute la différence. L'étonnante popularité qu'auront suscitée les deux premiers films sera à l'origine d'une saga de quatre films avec "Un dollar entre les dents (1966)", "Un homme, un cheval et un pistolet (1967)", "Le cavalier et le samouraï (1968)" et "Pendez-le par les pieds (1975)".


Un homme, un cheval et un pistolet est une suite bien moins compactée d'action que son ainé, présentant une désinvolture plus légère dans l'intrigue avec quelques moments amusants. Cela n'empêche nullement le récit d'être violent dans son propos avec au programme tabassage, torture, meurtre, viol... à travers une histoire simple, mais qui a l'intelligence d'aller droit à l'essentiel. Une fois encore, l'Étranger court après le gain (à se demander ce qu'il a fait de toute la fortune amassée dans le premier film car il paraît encore plus pouilleux qu'avant) en poursuivant un groupe de bandits transportant une cargaison d'or conséquente. À la tête du gang le sans pitié "En Plein" incarné par Dan Vadis, tireur au fusil hors pair connut pour ne jamais loupé sa cible. En Plein est un bon antagoniste offrant un adversaire de poids à l'Étranger.


L'action bien que moins présente et marquante, offre de bons moments avec en tête le final, qui bien que curieusement composée, amène une grosse confrontation avec un duel au fusil plutôt sympathique. La réalisation souffre de quelques maladresses et certains effets sont réellement loupés, comme avec le jeu de reflet pour faire croire que la voiture est en or massif. Le compositeur Stelvio Cipriani présente une intéressante partition musicale, moins gravissime dans le ton, proposant une musique plus optimiste et poussée vers l'aventure au soleil couchant, le tout avec un air d'effronterie qui colle parfaitement à l'Étranger.


La composition musicale : https://www.youtube.com/watch?v=N6qUKS3shBk


Tony Anthony sous les traits de l'Étranger n'essaye plus de ressembler à l'Homme sans nom par Clint Eastwood, et propose enfin une véritable personnalité, devenant une figure du western italien à part entière. Toujours autant habile du pistolet et surtout du fusil, continuant d'escalader comme un véritable singe les diverses parois des habitations l'entourant, à travers des décors bien plus présents et variés. Roublard comme un renard, après avoir porté le costume de soldat dans sa première aventure, cette fois-ci il se déguise en inspecteur des finances. Un véritable caméléon offrant une signature amusante à ce protagoniste. Celui-ci a l'originalité de présenter une face malchanceuse (faut qu'il arrête de rentrer dans une pièce dans le noir car il finit à chaque fois par se faire tabasser) et pouilleuse, truffé de petits toc (comme son incapacité à rouler correctement une clope) amenant bien plus de texture au personnage. Durant son périple, l'Étranger rencontre un homme atypique avec le prêcheur fou incarné par Marco Guglielmi. Personnage amusant et mystérieux à la bonne gueule qui aidera avec ses gadgets l'Étranger à combattre les bandits, lui remettant par là même son fameux fusil à trois canons.


CONCLUSION :


Un homme, un cheval et un pistolet, deuxième aventure de "l'Étranger" réalisé par Luigi Vanzi, est un western spaghetti sympathique du même calibre que le premier film "Un dollar entre les dents", le plagiat en moins, permettant ainsi à Tony Anthony de faire son envol.


Fun, violent et implacable.

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le 13 janv. 2021

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