Franck Dubosc délaisse la légèreté pour s’enfoncer dans la neige du Jura — et il y trouve un cinéma d’une sincérité rare.
Dans ce thriller rural aux accents de comédie noire, chaque virage semble mener à la faute, chaque silence cache un choix qu’on préfère taire.
Un ours dans le Jura raconte moins un accident qu’une dérive. Celle d’un homme ordinaire, pris au piège de la culpabilité et du mensonge, dans un décor qui semble observer sans jamais juger. Dubosc y incarne la fatigue, la peur, la fragilité — loin de toute posture comique.
Face à lui, Laure Calamy brille par sa retenue : une femme qui vacille entre amour, lucidité et instinct de survie. Ensemble, ils composent un couple au bord du gouffre, rongé par le doute et la tentation.
Et dans ce ballet de regards, Benoît Poelvoorde vient injecter un grain de folie brute, à mi-chemin entre absurdité et menace.
Dubosc filme la neige comme une couverture de silence, un décor où la morale s’efface à mesure que la peur grandit. C’est un film sur la culpabilité, la cupidité, et la solitude des petites vies quand le hasard fait tout basculer.
Pas exempt de lenteurs, parfois déséquilibré, mais profondément humain, Un ours dans le Jura s’impose comme une œuvre sincère et maîtrisée — un polar blanc, froid et ironique, où la vérité ne brille jamais longtemps avant de retomber sous la neige.