Pour une première réalisation, Clovis Cornillac nous livre une petite merveille. Trés bien dialoguée, avec une mise en scène habile et des acteurs en forme (notamment Philippe Dusquesne dans le rôle du meilleur ami du personnage), Un peu,beaucoup,aveuglément est aussi un film qui joue sur plusieurs registres: la comédie, le mélo et de petits drames personnels chroniques. De plus, les développements sur les deux protagonistes principaux ne sont pas téléphonés et derrière ces deux âmes solitaires,tourmentées et angoissées se cache des trésors d'humanité et d'empathie. Il est également palpable que le tandem Mélanie Bernier/Clovis Cornillac s'est régalé à jouer "Machine" et "Machin" leur permettant de composer des personnages tour à tour à fleur de peau, lumineux ou colériques. Au niveau du contenu même, ce film raconte également la naissance du sentiment amoureux, le questionne sur le fait qu'il rende aveugles ceux qui l'éprouvent. Clovis Cornillac,en position de réalisation, s'ingénue à montrer aussi la difficulté des humains à cohabiter, s'entendre car la bêtise s'invite au détour de réflexions ou de postures. L'un dans l'autre, ce film bien emballé revient aux sources de la comédie qui fait réfléchir sans tomber dans la guimauve la plus affligeante. Une alchimie rare dans un genre en France qui est souvent abonné aux ressorts faciles donc aux gros sabots. Pour finir, je ne saurais conseiller Un peu,beaucoup, aveuglément aux agoraphobes vu le dispositif de huit clos maintenu sur les trois quarts des scènes. Et ce n'est pas du goût de tout le monde également. Sans autre contre-indication particulière, n'hésitez pas à découvrir ce film réussi.

Specliseur
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Pellicules 2015 et Les meilleurs films de 2015

Créée

le 6 mai 2015

Critique lue 1.1K fois

5 j'aime

8 commentaires

Specliseur

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

5
8

D'autres avis sur Un peu, beaucoup, aveuglément !

Un peu, beaucoup, aveuglément !
Fatpooper
6

Blind date

J'aime bien Cornillac à la base, mais en plus je trouve qu'il vieillit vachement bien. C'est parce qu'il est dans le film que je me suis laissé tenter. Et puis en plus, le pitch donne envie un peu...

le 13 oct. 2015

16 j'aime

Un peu, beaucoup, aveuglément !
Margue12
7

Mon mail à Clovis

Hey Clovis ! Je suis partie voir ton avant-première, sans avoir lu le résumé ou vu la bande annonce. N'imagine pas que cela est dû à une immense confiance de ma part pour tes films, je voulais...

le 27 avr. 2015

13 j'aime

1

Un peu, beaucoup, aveuglément !
Gand-Alf
5

Une cloison pour deux.

Comédien plutôt sympathique quand il paraît concerné par ce qu'il joue, Clovis Cornillac passe le fatidique cap de la mise en scène avec Un peu, beaucoup, aveuglément, coécrit avec sa compagne Lilou...

le 25 mars 2016

12 j'aime

2

Du même critique

Eiffel
Specliseur
8

Un biopic alternatif remarquable

Ce qui marque d’entrée dans Eiffel est la qualité des scènes d’époque du côté de Bordeaux où de Paris. Martin Bourboulon effectue une mise en scène épatante où chaque détail compte. Les extérieurs de...

le 13 oct. 2021

40 j'aime

Paddington
Specliseur
7

Un petit ours débonnaire dans un film drôle et optimiste

Je comprends mieux pourquoi nos voisins britanniques ont une affection si particulière pour Paddington.Ce petit ours péruvien et déraciné qui débarque à Londres a déjà un regard naïf mais pas tant...

le 14 déc. 2014

25 j'aime

3

Les Frères Sisters
Specliseur
5

Le western: pas un background pour Jacques Audiard

Quand j’ai lu,comme beaucoup de monde,que les Frères Sisters était une proposition de John C Reilly au réalisateur,j’ai commencé à avoir quelques doutes sur la nature de ce film pas véritablement...

le 20 sept. 2018

19 j'aime