Un écrivain velléitaire, autrefois connu pour quelques succès d'estime, vivote au crochet de sa mère. Divorcé de son ex qui ne veut plus le voir, il essaie de renouer les liens avec sa fille adolescente.
Mais il n'a qu'une idée fixe : être un poète reconnu et ne vivre que de son art.
Recruté par un petit cercle de poésie, il va redevenir quelque temps professeur de lettres dans un lycée. Il va tenter de stimuler le talent d'une élève pour l'écriture à la faveur de son journal intime qu'elle lui autorise à lire.
Rien ne va se passer comme prévu et cet homme fantasque, à l'automne de sa vie, au physique disgracieux ne fait rien pour arranger les choses.
Cette comédie épicée colombienne aux accents graves ne laisse au spectateur aucun temps morts.
Les péripéties s'enchainent sur un rythme trépidant.
Ce qui a beaucoup intéressé le cinéaste c'est la confrontation des milieux socio-culturels entre la petite bourgeoisie intellectuelle pleine de certitude incarnée par cet homme et la famille nombreuse et pauvre de la jeune fille.
Nous sommes en Colombie et les écarts de niveau de vie sont énormes.
Même si le personnage se révèle insupportable à bien des égards, on éprouve de l'empathie pour ses maladresses et son obstination et en revanche un certain dégoût envers ses pseudo-amis qui se dévoilent lâches et médiocres.
Le poète est joué tel un clown désabusé avec beaucoup de talent par un acteur amateur et professeur dans la vie.
Simon Mesa Soto filme très bien son itinéraire chaotique dans un style rugueux qui évoque le cinéma-vérité des années 70.