Vampire in Brooklyn mêle l’épouvante parodique chère à Wes Craven et la comédie potache façon blaxploitation, empruntant à l’une sa mise en scène ample et ses décors nocturnes, à l’autre ses quiproquos sur fond d’adultère et de rapports de pouvoir à l’origine de crises démesurément théâtrales. Produit par Eddy Murphy, qui en constitue également l’interprète principal, le film ne peut s’empêcher de recourir aux déguisements, motif récurrent de sa filmographie, en ce qu’ici l’acteur campe plusieurs personnages en prenant leur apparence respective grâce à ses pouvoirs : un pasteur endiablé d’abord, une petite frappe de la mafia ensuite. C’est alors tout un récit qui se trouve vampirisé par l’artiste, sacrifiant ses enjeux et son atmosphère gothique urbaine sur l’autel du jeu à outrance : quelques éclats de rire, certes, qui mettent vite en péril le long métrage, peinant ensuite de retrouver son équilibre entre comédie et horreur. Une variation divertissante autour de Blacula (William Crain, 1972), à laquelle manquent cependant maîtrise et unité.