Une surprise fascinante sous la peau de ce film

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en allant voir ce film. Je n’avais pas vu de trailer, et, Under the Skin a été, mon premier film de Jonathan Glazer. Bien sûr, j’en avais un peu entendu parler, mais, rien de plus. Le peu que j’en avais entendu, m’avais, à la fois intrigué, et, intéressé, puis, comme ça, un peu par hasard, j’ai fini enfin par voir ce film. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne m’a pas déçu. Alors, si vous ne l’avez pas encore vu, arrêtez de lire cette critique maintenant, et, allez voir ce film, il mérite d’être découvert lors du visionnage, et pas avant.

Under the Skin, m’a tout d’abord fait très plaisir, car il est intelligent, n’explique rien, et, jamais, il ne prend son public pour des débiles. Dans ce film, vous ne verrez ni poncifs, ni facilité scénaristique, ni clichés. Dans ce film, il n’y aura pas de scène d’expositions. Dans ce film, on laissera le public réfléchir, comprendre, imaginer, ressentir.

Je veux, ensuite, faire remarquer, l’excellente performance de Scarlett Johansson, qui tient ici, une de ses meilleures performances, et, montre ainsi, son potentiel d’actrice, (à des années lumières du rôle de super-girl, super-fade de Lucy) dans un rôle des plus complexe, celui d’une extra-terrestre prenant la peau d’une femme qui fait disparaître les hommes.

Il est vrai, que son concept de base, est un concept de science fiction paranoïaque, (il fait d’ailleurs un peu penser à l’invasion des profanateurs de sépulture), sauf qu’en vérité, le film est très éloigné de cela. Vous le comprendrez, dès les premières minutes. Vous assisterez alors, à un trip sensoriel (ce n’est pas le seul du film, mais, c’est celui-ci, qui dure le plus longtemps), à la 2001. Le repaire de l’extra-terrestre est également très intéressant. C’est un lieu très abstrait, qui joue avec nos sens, et, qui saura vous glacer le sang, ou, vous fasciner, comme il le faut, quand il le faut (personnellement, j’ai été littéralement absorbé par tout les passages sensoriel de ce film, comme j’avais été absorbé par la fin de 2001, pour en revenir à ce film, que j’ai pris comme exemple car, j’imagine qu’il parlera à tout cinéphile).

A coté, vous aurez une mise en scène, et, une réalisation très réaliste, voire naturaliste, pour ce qui est, des scènes en plein air. On retrouvera tout de même, par moment, quelque chose de glaçant dans la mise en scène, car, on nous montre le monde, en nous mettant littéralement dans la peau de l’extra-terrestre, qui ne ressent rien, laissant place à de réelles scènes de malaise (Par exemple, les moments où elle piège ses victimes, mais, je pense aussi à une scène impliquant un bébé, qui m’a particulièrement dérangé). Après, la mise en scène ne fait pas que créer le malaise, elle crée également de vrais instants de poésie. Le film en lui-même, à d’ailleurs, toute une ambiance onirique, qu’il faut savoir apprécier (j’en remets une couche car, j’adore quand un film à une telle ambiance, c’est en partie pour cela que j’adore les longs-métrage de Kubrick ou Lynch, pour ne citer qu’eux. Je digresse encore un peu, pour vous conseiller Only God Forgives, qui est pour moi, un excellent film, qui a été relativement incompris, et, qui avait également, une ambiance onirique).

On suit aussi, une évolution de l’extra-terrestre, qui va peu à peu, au fil de certaines rencontres, et, événements, (le bébé pour en revenir à lui va en être le premier) apprendre, et, essayer de comprendre, voire même d’apprécier notre espèce. Elle y découvrira au final, le meilleur, comme, le pire de notre humanité.

C’est donc, un bien meilleur film que Lucy, simplement car, Under the Skin ne coupe pas son film de scène d’action à la Taxi, et, de scènes d’expositions inutile ; c’était une petite digression, c’est moche, je l’avoue, en plus j’avais dit que je ne cracherai pas sur Besson, mais bon, c’était plus fort que moi.

Au final, j’ai réellement trouvé Under the Skin appréciable, et, touchant. J’adore cette vision de l’homme, par les rencontres d’une Extra-terrestre, attachante, errant sur Terre, (en Ecosse pour être exact) même si le constat sur notre espèce est plutôt négatif. Il n’y a qu’à voir la fin terriblement cruelle, mais, ne manquant pas d’ironie. Vous l’ayant déjà conseillé plus haut, je ne peux que vous conseiller de le revoir pour mieux le comprendre, et, l’apprécier, ce que je vais d’ailleurs m’empresser de faire. Pour moi, c’est pour l’instant, et de loin, le meilleur film de l’année.
Noe_G
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le 15 août 2014

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Noe_G

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