PTA est un des réalisateurs que j’admire le plus. Chaque film est une proposition totalement neuve et il emballe ça avec toujours la même originalité. Alors à l’annonce de ce projet avec Di Caprio je salivais, et salivais encore plus après les premiers retours ultra emballant de la presse américaine, certains critiques pourtant réputés méchants allaient même jusqu’à dire que c’était le meilleur film du 21eme siècle, rien que ça ! Alors calmons nous tout de suite, ce n’est ni le meilleur du siècle, ni le film de l’année et pas non plus le meilleur film de PTA et j’en suis le premier navré ! Mais pas de quoi bouder son plaisir, on est tout de même un cran largement au dessus de la mêlée.
Le film se divise en 3 grandes parties, un long prologue de 30/40 minutes trépidant mais noyé dans la musique de Greenwood qui est tantôt emballante, tantôt irritante, une seconde partie en forme de comédie d’action absolument hilarante grâce aux talents conjugués de Di Caprio et Del Toro, et enfin un dernier segment dramatique et neo western décevant quant aux révélations et à l’intensité qu’on pouvait attendre. En guise de consolation, PTA nous offre une course poursuite finale unique en son genre (« les vagues bob, les vagues ») et anti spectaculaire que seul lui pouvait nous offrir.
Ce qui me chagrine peut être le plus dans ce projet est le choix volontaire de ne pas faire un film tape à l’œil (même la typo du titre est moche). À part quelques plans complexes dans la 2ème partie, on ne retrouve pas tout le prodige du réalisateur qui nous en avait mis plein les mirettes depuis The Master. À quoi ça sert de nous vendre un film avec un format de fou et un tournage pellicule si c’est pour avoir à la fin 80% de gros plans et un étalonnage marron ? Encore une fois ce choix est clairement volontaire et je reprocherai jamais à PTA d’innover dans son style mais cette fois ça ne m’a clairement pas emballé.
Pour autant j’ai passé un excellent moment et la salle riait à gorge déployée, ce que je n’avais pas vu depuis Anora. J’ai lu des avis disant que le film critiquaient les extrêmes, or il ne critique que l’extrême droite. Mais comment lui en vouloir quand on voyait il y a deux jours à peine une grande messe américaine rendant hommage à un militant d’extrême droite raciste et misogyne ? Une chose est sûre , devant Une bataille après l’autre, on comprend au bout de 10 minutes de film que le terme de « cinéaste visionnaire » n’est pas galvaudé pour ce cher PTA.