On nous emmène ici dans une aventure de 2h50 sur un groupe révolutionnaire dans l’Amérique actuelle. Le film s’ouvre sur le mur construit par Donald Trump à la frontière avec le Mexique et annonce ainsi la couleur. Non loin de là des activistes se préparent à passer à l’assaut. Le décor est posé. Pas une minute à perdre, nos révolutionnaires ont soif de liberté. Et nous aussi ! Nous suivons donc ses héros des temps modernes s’opposant au gouvernement et aux cercles obscures et secrets qui les dirigent.
Il y a quelque temps le sujet aurait pu être hypothétique voir fantasque mais il revête aujourd’hui une saveur de contemporanéité qui fait froid dans le dos. Dans la lignée de l’excellent Civil War d’Alex Garland, le film nous donne à voir ce qu’est la lutte armée et la dresse en une possibilité tangible. Et il le fait bien. Tant à travers des plans masterclass: scène de course poursuite qui restera dans les annales, que dans un montage au rythme effréné et parfaitement maitrisé. Les acteurs portent la narration avec brio. On retrouve une Teyana Taylor étincelante dans la première partie du film. Un Sean Penn monstrueux dans son rôle de militaire patriote et compulsif. Et enfin un Leonardo Dicaprio explosif dans un jeu au diapason. La musique de Jonny Greenwood, membre de Radiohead déjà présent sur There will be blood et plusieurs PTA, habille d’ailleurs le film à la perfection. Parfois stridente parfois grandiosement mélancolique, elle aussi ne laisse pas en reste.
En fait tout dans ce film est juste. Emprunt d’un réalisme millimétré, sensible, et parfois jubilatoire. PTA livre une oeuvre magistrale qui a toute sa place dans la grande Histoire du cinéma. Et qui ne laissera pas indifférent le révolutionnaire en vous.
On finit le film, et on crie : Viva la revolución !