Comme attendu, la réalisation est parfaite. Certains plans sont des oeuvres photographiques, le rythme est prenant, le film est beau. Di Caprio et Sean Penn sont excellents. Même captivant pour le deuxième, un de ses meilleurs rôles.
Mais que veut nous dire ce film?
On ne sait plus. Pendant la séance, je pensait que l’idée était de nous montrer un chaos idéologique total où tout le monde a tort. Une lutte acharnée entre deux camps qui s’affrontent mais ne comprennent rien. Entre des idiots, très bien organisés de part et d’autre, qui ne savent que recourir à la violence. Souhaitant l’ordre ou le désordre, la séparation ethnique ou le multiculturalisme, ils sont tous persuadés d’avoir raison, au point de pouvoir tuer des innocents sans remord, faire exploser des trucs, tout casser et vouloir imposer son pouvoir à tous.
Il me semblait évident que DiCaprio allait mourir, tout autant que Sean Penn, pour équilibrer le message et ne laisser un espoir que pour la seule innocente: la jeune fille.
Mais non. Après une course poursuite magistrale, où les voitures chevauchent les collines comme des bateaux pris dans la tempête, le film nous inflige un happy end dépourvu de toute morale.
Le vieux poseur de bombe est tout sourire. Même la mère, qui a tué de sang froid un pauvre gars faisant son boulot et abandonné sa fille, trouve rédemption grâce à une lettre d’une banalité affligeante. Et la gamine repart poser des bombes en courant, toute guillerette.
Mais qu’est ce que c’est que ça? L’artiste Paul Thomas Anderson n’est donc bon qu’à pointer une caméra? Il met en scène tout et n’importe quoi? Il ne sait pas réfléchir?
Tuer des gens c’est mal, tout cramer c’est idiot, imposer par la force ses idées c’est une agression, soumettre par la violence les autres à sa volonté c’est entraver la liberté de chaque individu. Et c’est valable d’un côté comme de l'autre.
Quel dommage d’être aussi con quand on est aussi talentueux.