le 30 sept. 2025
La bataille à chier
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Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.
Emmené jeudi passé au Plaza par Louis, mon fils cinéphage et cinéphile, je découvre One Battle After Another de Paul Thomas Anderson, j'y reviens une semaine plus tard après l'avoir digéré.
L’accroche, pour moi, tenait en deux mots : Thomas Pynchon.
Le film étant une adaptation de cet auteur qui compte parmi mes favoris, pour ce simple argument, c'était vendu.
Le réalisateur aime décidément beaucoup Thomas Pynchon puisque c'est la seconde fois qu'il l'adapte. Je n'avais pas été tellement convaincu par la précédente, Inherent Vice, que j'avais trouvée confuse (il est vrai qu'il n'était pas chose aisée d'adapter ce livre éponyme de Pynchon, foisonnant et protéiforme).
One Battle After Another est lui adapté de Vineland, paru en 1990 et que je n'ai pas encore lu. Anderson a adapté l'auteur cette fois très librement, en retenant seulement quelques éléments, et c'est sans doute pourquoi le scénario y gagne beaucoup en clarté en comparaison d'Inherent Vice.
One Battle After Another évoque donc le radicalisme politique, les luttes d'émancipation afro-américaines, le suprématisme blanc, la politique migratoire américaine, le monde interlope des sociétés secrètes et réseaux clandestins, la bien-pensance contemporaine... Tout cela avec en trame de fond la relation compmiquée entre un père et sa fille, et le passage à l'âge adulte...
Sur le papier, ça semble lourd, mais ce sont 2h41 que je n'ai pas vu passer.
Car One Battle, c'est aussi un grand "film d'action", et on peut aussi l'appréhender simplement comme cela. Par certains aspects, je le trouve un peu comme un meilleur Tarantino : un Tarantino sans tous ses gimmicks stylistiques, ses pastiches et ses dialogues interminables. Ajoutez à cela, ici et là, un humour typiquement pynchonien : des situations improbables, des dialogues absurdes...
Leonardo Di Caprio et Senn Penn y sont particulièrement convaincants, le premier en le second en militaire véreux, raciste afrophile. Chase Infiniti y est impressionnante d'autant plus lorsque l'on sait que c'est son premier (!) rôle sur un long métrage. Quant à Benicio Del Toro, il y joue un personnage à la Benicio Del Toro, à la cool, toujours excellent dans ce genre de rôle...
P.T.A a choisi de filmer en VistaVision, un procédé analogique sur pellicule 35mm. Une technique lancée par Paramount en 1954, permettant alors une image de meilleure qualité mais tombé en désuétude la décennie suivante. Un format qui retrouve pourtant en ce moment un second souffle : c'est avec ce procédé qu'on été également tournés The Brutalist et, tout récemment, Bugonia de Yorgos Lanthimos, qui sort aujourd'hui même.
D'où un certain grain dans l'image (ou alors, est-ce moi qui croit y voir cela sachant qu'il était tourné en analogique ?), un grain délicieusement vintage en comparaison des images "lisses" et techniquement parfaites auxquelles nous sommes accoutumés. Vous ne verrez jamais vraiment ce film ailleurs qu'au cinéma : sur les plateformes de streaming, vous y verrez une version digitalisée. En cette époque de (quasi) gratuité et d'abondance des contenus cinématographiques sur nos petits écrans, je trouve que cela en fait quelque chose de précieux.
Servi par une superbe photographie de Michael Bauman (deuxième long-métrage en tant que Directeur de la photographie, après... Licorice Pizza du même P.T.A), et une musique de Johnny Greenwood, guitariste de Radiohead, qui accompagne et exacerbe parfaitement l'ambiance du film, One Battle After Another me réconcilie avec P.T.A, après Licorice Plaza que j'avais trouvé sacrément ennuyeux.
Vous l'aurez remarqué, cette chronique est plus une éloge qu'une critique. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été emballé par un film, et j'ai du mal à trouver des défauts à celui-ci. Peut-être les spectateurs soucieux de réalisme lui trouveront-ils quelques situations un peu tirées par les cheveux, mais quand on est familier avec l'univers de Thomas Pynchon... Je suis ressorti de la séance avec la sensation satisfaisante et trop rare d'avoir joui d'une vraie expérience de cinéma.
Pour Louis c'est un 9, et pour moi, il rejoint également mon club très fermé des 9.
Créée
le 1 nov. 2025
Critique lue 5 fois
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