Valérian et la Cité des Mille Planètes : un space-opera qui manque de saveur

Luc Besson est l’un de ces trop rares réalisateurs français à rayonner à l’international et, de ce fait, à proposer librement des projets de grande envergure. On sait le réalisateur du Grand Bleu passionné de science-fiction depuis les débuts de sa carrière, et il n’est dès lors pas étonnant de constater avec quel entrain il porte à l’écran la bande-dessinée française Valérian et Laureline, comme s’il réalisait un rêve d’enfant, ce que viendra confirmer l’hommage final du long métrage. Il ne fait ainsi aucun doute que Valérian et la Cité des Mille Planètes est une réalisation audacieuse, portée par un metteur en scène enthousiaste. Mais vingt ans après Le Cinquième Elément, Valérian s’écrit en dents de scie et ne semble pas parvenir à porter les ambitions de Luc Besson.


« The whole universe is after us. »


En adaptant Valérian et Laureline¸ Luc Besson saisit indéniablement un univers riche, qui devient ainsi le véritable enjeu de sa mise en scène. La scène d’exposition permet au long-métrage d’introduire cette richesse en proposant une chronologie des relations internationales et universelles au sein de la station spatiale Alpha. Le spectateur est plongé dès les premiers instants dans cet univers foisonnant, habilement rattaché à notre époque à son point de départ, avant de glisser explicitement dans le genre de la science-fiction. Sur fond de Space Oddity, cette première scène parvient à nous arracher à l’attraction terrestre et amorce un voyage intergalactique prometteur.


Mais si l’introduction semble indiquer une certaine richesse visuelle, il faut toutefois noter que l’aspect graphique de Valérian s’écrit, lui aussi, en dents de scie. Les scènes d’intérieur sont plutôt réussies, même si le visuel des vaisseaux reste sobre, pour ne pas dire simple. Dans l’introduction d’un nouvel univers, l’œil porte toutefois davantage son intérêt vers les mondes extérieurs qui lui sont présentés, les nouvelles planètes et les nouveaux peuples. La caméra de Luc Besson s’attarde alors sur une planète aux aspects d’Eden galactique, où le peuple des Pearls mène une vie harmonieuse avant que l’action ne se mette en place. Cette nouvelle scène d’exposition propose un univers graphiquement pauvre, devant un fond vert grossier, muant ce pays de cocagne en brasier visuel. La planète colorée devient vite insupportable à l’œil et le character design des Pearls paraît pauvre, empêchant toute empathie de s’installer lorsque leur sort bascule. Luc Besson cherche à saisir des adieux déchirants, mais le spectateur reste impassible devant des personnages insipides et survolés bien trop rapidement.


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Scotches
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le 26 juil. 2017

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