Visiblement, Luc Besson va mal.
Ce Valérian ne supporte aucune comparaison : à côté de la BD dont il est en théorie tiré, il est lamentable, et à côté du 5e élément ( qui était censé être + ou - un brouillon de Valérian ), c'est une sacrée dégringolade ;
...tellement qu'on se demande comment un réalisateur peut foirer autant, et si c'est vraiment lui qui avait dirigé le 5e élément, ou un assistant talentueux ? Parce qu'on passe d'un énorme savoir-faire à un énorme savoir-pas-faire.
C'est troublant.
Les bons films de Besson commencent à faire figure d'exceptions dans une impressionnante collection de navets.
Au fait, pourquoi "Valérian" et pas "Valérian et Laureline" ? C'est pas neutre.
Puis, pourquoi lui avoir donné le nom d'une BD dont il n'est pas tiré ? ( c'est l'adaptation de "l'ambassadeur des ombres", pas de "L'empire des mille planètes").
Puis, le scénario : alors que la BD avait l'originalité de suivre Laureline se démenant pour retrouver Valérian kidnappé, Besson inverse les rôles et rétablit le bon vieux schéma : Valérian actif, Laureline kidnappée. Bon vieux réflexe prince-délivre-princesse pas mort... merci le ringard.
Là où Laureline allait au bordel extraterrestre pour interroger des prostitués métamorphes - et s'octroyait d'abord un peu de bon temps avec de beaux jeunes hommes olympiens - Besson rétablit le classique : c'est le mec qui va voir une prostituée au grand coeur.
...et tout le scénar est comme ça... :(
Ajoutons que Besson surexplique tout, parce que son public est présumé niais, qu'il multiplie les flash backs audio parfaitement inutiles ( rien que ça c'est impardonnable, on n'est pas des poissons rouges ), qu'il a très mal casté ses acteurs, que son univers visuel est devenu brouillon, que ses rythmes sont mauvais et son découpage foireux, et le film jamais efficace, ni dynamique ni émouvant :
mais comment a-t-il réussi à désapprendre aussi bien le cinéma ?
Les bras m'en tombent.