Alors que famille et amis sont réunis dans la maison familiale après la cérémonie d'enterrement de leur mère, Nora et Agnès voient arriver Gustave, leur père avec lequel les deux sœurs entretiennent des relations bien différentes.
Joachim Trier présente un film d'une grande richesse à la fois sur la famille et la transmission, sur la réconciliation, sur la création comme mode de communication. Le film s'ouvre sur une séquence magnifique, très poétique et déjà émouvante, qui décrit la maison familiale à travers les yeux de Nora, enfant. Puis, vient une séquence de crise de panique avant l'entrée en scène de cette enfant devenue grande comédienne de théâtre.
Nora est un des personnages centraux de ce film foncièrement polyphonique. Le père cinéaste dont l'absence ne peut être pardonnée, Agnès, la fille raisonnable pillier essentiel de Nora, la mère psychologue et la grand-mère suicidaire disparues, Erik l'enfant d'Agnès, Rachel, l'actrice star américaine coincée dans ce drame familial, la création, la maison... sont autant de personnages qui évoluent au présent, en flash back, au théâtre et dans un film dans le film.
Tout cela mis en scène et en images avec une parfaite lisibilité. Le montage très fragmenté participe de cette lisibilité tout comme la réalisation de Trier d'une grande précision et la photographie très belle. Elles servent parfaitement la complexité et l'intimité de ce scénario. La caméra au plus près des visages, donne à entendre les dialogues ciselés, laisse place aux silences.
Les comédiens sont tous parfaits. Renate Reinsve (Nora), Inga Ibsdotter Lilleaas (Agnès) et Stellan Skarsgard (Gustave) sont particulièrement marquants.
Grand Prix du Jury Cannes 2025