Venom a fait sa première apparition dans «les guerres secrètes» en 1984. Le personnage résulte de l'union symbiotique entre une entité extraterrestre appelé «Venom», et un hôte (la plupart du temps humain) . Le symbiote Venom a son caractère qui lui est propre . C'est une forme de vie violente et brutale qui répond à des besoins primaires mais qui possède tout de même un semblant de conscience et d'intelligence. Cependant le caractère et l'identité du personnage n'est jamais la même selon le porteur du symbiote. Et ça, c'est un point essentiel dans la compréhension du personnage.


Tout d'abord il y eut Spiderman, mais le tisseur n'a pas longtemps supporté l'influence négative de l'Alien et a fini par s'en débarrasser.


Puis vint Eddie Brock , un homme brisé dont l'union avec le symbiote donna Venom, une créature monstrueuse nourrit par la haine de Spiderman. Du moins dans un premier temps. Venom fut présenté comme un nouvel ennemis de Spiderman sans réel code moral (s'en prenant notamment à la pauvre Mary Jane) mais au fur et à mesure il devint une sorte de anti-héro aux méthodes plus insidieuses que celles de Spidey. Le «Mortelle protection» (1993) Venom/Eddie déménage à San Francisco et fait respecter la loi à sa manière. Il en vient même à aider Spiderman à plusieurs reprises notamment contre son «rejeton» Carnage. Eddie et le symbiote étaient complémentaires mais ce dernier abusa à de nombreuses reprises du corps et de l'Esprit d'Eddie. Leur relation évolua beaucoup au cours des année, Eddie passant de la crainte de Venom à la volonté de le détruire (Sous les couleurs d'Anti-Venom) et d'exterminer tous les symbiotes en prétextant un devoir divin . Dans les issues récentes, Eddie se réconcilie avec le symbiote et (re)développe avec lui une relation presque intime (Eddie appelle le symbiote «chéri») qui dure encore aujourd'hui.


Mac Gargan fut le troisième porteur du symbiote. Cette version de Venom est sans aucun doute la plus monstrueuse et la plus inhumaine de toutes. En effet, le symbiote, bien aidé par l'esprit tordu et faible de Gargan, se laissait aller à des sauvageries d'une violence extrême tel que de nombreux actes de cannibalisme ( notamment dans l'EXCELLENTE BD Thunderbolts, de Ellis et Deodato) et des démembrements. La monstruosité du personnage ne laissait aucune place à un quelconque code moral.


Le quatrième porteur, Flash Thompson, amena à une version de Venom («Agent Venom») beaucoup plus héroïque que les 2 derniers porteurs. En effet Flash arrive à garder un contrôle (presque) total sur le symbiote et se sert de ses capacités pour faire le bien en limitant au maximum le nombre de victimes (même si, et on pouvait s'en douter, il y eut quelques saut d'humeurs à conséquences fatales).


Ceci dit, Venom est sans doute dans le top 3 de mes personnages Marvel préférés (avec Cyclope et Emma Frost).J'attendais donc ce film avec impatience mais je dois bien avouer que j'étais inquiet en voyant les nombreuses critiques négatives à son sujet. Voici mon ressenti après visionnage:


Pour ce qui est du «comic accurate» c'est vraiment très bon. Le film prend quelques libertés mais respecte totalement le personnage. Le pari n'était pourtant pas gagné avec l'absence de Spiderman. En effet exclure le tisseur c'est exclure la vendetta terrible que Venom mène contre lui. Cela eclipse en partie son statut de «super-villain» (car ne l'oublions pas, à l'origine, Brock et Venom n'avaient pour point commun que la haine qu'ils éprouvaient pour Spiderman, ce qui les poussa à s'en prendre à Spidey et sa famille). Il fallait réinventer une origin story et planter le décors ailleurs qu'à NY. Le film se passe à San Francisco (comme dans «Mortelle Protection» de 1993) et nous montre un Eddie Brock ayant tout perdu (sa copine le quitte et il est viré de son travail) voit une occasion de se rattraper.
Le scénario est vraiment bancal. Rien de transcendant n'est raconté. Sony n'a pour but que d'introduire Venom dans un possible nouvel univers cinématographique. On pourrai y trouver un semblant de fond mais il n'est clairement pas explicité. Cependant je ne suis pas venu voir ce film pour y trouver un quelconque message ou une profondeur scénaristique (même si ça n'aurait pas été de refus). Je veux retrouver un personnage qui m'est cher et les références qui vont avec...


Tom Hardy incarne Eddie, et il est, (comme d'habitude) tout simplement génial. C'est un plaisir de voir jouer cet acteur et encore plus quand il joue un personnage que vous aimez beaucoup. Ici le caractère religieux et fou de muscu qu'Eddie Brock possédait dans les BD est laissé de côté pour se concentrer sur ses relations quotidiennes (sa copine, son patron la vendeuse, le voisin et plus tard le symbiote). Ce qui ne me dérange absolument pas.
Riz Ahmed incarne Carlton Drake alias Riot, un personnage n'apparaissant que très peu dans les BD (1 apparition dans «Mortelle Protection»1993) mais qui aurait pu être intéressant à exploiter. Malheureusement, malgré la bonne performance d'Ahmed, Drake est assez anecdotique et n'offre pas vraiment une image menaçante.
Riot est lui expédié à la vitesse de la lumière en apparaissant quelques minutes avant le combat final. Ses relations avec Venom sont assez floues et le combat final, bien que lisible et agréable à regarder, me laisse un goût d'amertume dans la bouche . On dirait que les scénaristes ont cherché la manière la plus simple et la plus rapide de terminer la confrontation. J'aurai préféré un ennemi non-symbiotique pour ce premier film et réserver ça pour la venue quasi-certaine d'un autre personnage bien plus iconique


(en l'occurrence Carnage).


Venom lui-même est, je trouve, particulièrement réussi (même si j'aime bien aussi la version de Spiderman3). Tout y est: l'allure bestiale, la voix menaçante, les griffes, les dents et bien sûr, cette incroyable langue qui serpente dans tous les sens.
La réalisation de Ruben Fleischer est soignée et les scènes ou Venom se bat sont assez jouissives (notamment la scène de course poursuite dans les rues de SF qui est très bien rythmée). Le scénario, c'est vrai, ne vole pas très haut mais le spectacle est là.


Beaucoup de personnes ont regretté le fait que le film ne soit pas rated-R et ne contienne pas assez de scènes gores.
Certes le film aurait pu être un petit peu plus violent mais il contient tout de même sont lot de meurtres. Je pense que ça n'est pas à montrer aux gamins de moins de 8 ans. (voir le «héro» arracher des têtes avec les dents, même s'il n'y a pas des geysers de sang , c'est tout de même assez brutal).
Je pense que les spectateurs s'attendaient plus à voir le côté sauvage du Venom de Mac Gargan avec la morale du Venom d'Eddie Brock. Mais le film est resté fidèle au comics et a préféré le Venom d'Eddie Brock s'inspirant directement des sagas «Mortelle Protection» de 1993 et de 2017 qui présentent un Venom tentant d'utiliser ses capacités pour la bonne cause, malgré ses pulsions meurtrières.


D'ailleurs la scène ou Venom s'apprête à dévorer un gendarme mais que Eddie le stop en disant «on ne mange pas les policiers!» m'a fait beaucoup pensé à une page de «Mortelle Protection» (Marvel Legacy 2018) dans laquelle Eddie empêche Venom de bouffer un policier corrompu. Ce qui m'a fait très plaisir.


Pour le côté «comique» du film, largement critiqué, et bien il faut savoir que Venom, malgré son côté sauvage et brutal a toujours eu une tendance humoristique (souvent pour l'humour noir). Les quelque gags ( pas d'abus comme chez Disney ) ont marché sur moi.
La relation entre Eddie et le symbiote dans les comics a souvent donné lieu à des situations comiques.
Dans le film on voit Eddie et le symbiote passer par différentes étapes avant de nouer une relation de confiance. Cette relation se rapproche beaucoup de celle que les 2 personnages nouent dans les comics. Le symbiote , pourtant de nature diabolique semble s'attacher à Eddie. Pareil pour Eddie qui dans un premier temps effrayé par Venom, finit par le laisser faire partie de lui.


Conclusion, malgré un final un peu bâclé et un antagoniste moyen, Venom a été une agréable surprise qui m'a satisfait de part sa fidélité au comics, ses acteurs talentueux (surtout Tom Hardy) et ses scènes d'action réussies . Un bon divertissement qui, à mon sens, ne mérite pas tant de haine.

eliofoudroy
7
Écrit par

Créée

le 16 oct. 2018

Critique lue 491 fois

3 j'aime

eliofoudroy

Écrit par

Critique lue 491 fois

3

D'autres avis sur Venom

Venom
Behind_the_Mask
2

Maximum Carnage

Venom réussit un double exploit, chose que l'on expérimente de plus en plus rarement au cinéma : ˗ Même en étant prévenu de la (non) qualité du truc que Sony appelle un film, il arrive encore à...

le 10 oct. 2018

130 j'aime

34

Venom
reastweent
6

Pas si mauvais !

Quelques minutes avant d'aller le voir en salle, je lisais encore les critiques assassines que Venom compte déjà à son actif (sur senscritique, du moins), histoire de me préparer en bonne et due...

le 11 oct. 2018

125 j'aime

20

Venom
Buddy_Noone
2

Imaginez...

Imaginez... Une adaptation de Venom, noire, angoissante et brutale. Le genre de film à bousculer le petit monde tranquille des comic books movies comme l'ont fait The Dark Knight, Watchmen, Logan et...

le 15 janv. 2019

61 j'aime

11

Du même critique

The Lighthouse
eliofoudroy
6

Tempête (spoilers)

The Lighthouse est le second long métrage de Robert Eggers après l'excellent The Witch sorti en 2016. J'avais énormément apprécié The Witch notamment pour son atmosphère anxiogène extrêmement...

le 3 mai 2020

1 j'aime