Le dernier cru Pixar est il capable de redorer un peu le blouson de la fameuse maison à idées originales de l'animation ?
Pixar nous a proposé un bon paquet d'excellents animés depuis ses débuts tels que Bugs, Nemo, Les indestructibles, Montres et cie, ou Cars (Mon favori !) mais depuis quelques années la folie et le rythme à 100 à l'heure qui animait la première quinzaine d'année s'est un peu éteinte.
La production Pixar a gagné en maturité pour s'adresser à un public plus adulte mais elle a perdu son grain de folie (selon moi bien sur) dans des productions comme Rebelle, ou La haut (très bof à mon goût).
Hier je me suis donc installé dans mon siège au cinéma en espérant voir une nouvelle pépite pleine de joie, d'originalité et de peps avec une teinte d'appréhension.
Et au final je retiens une très bonne impression de l'ensemble même si ce n'est pas ce à quoi je m'attendais.
Le film démarre magnifiquement comme le précédent film du réal (Là haut) avec des images de la petite enfance de l'héroïne et où l'on découvre les personnages qui vivent dans sa tête, les fameuses émotions.
Pete Docter sait peindre et résumer les moments fugaces de l'enfance en quelques plans avec beaucoup d'intelligence et de nostalgie mais il sait un peu moins manier, selon moi, la suite des évènements (tout comme avec le regrettable La haut).
La jeune Riley a désormais 11 ans et doit déménager avec ses parents en Californie. Très vite elle se rend compte en arrivant à sa nouvelle maison que c'est pas la joie...Loin du rêve espéré la petite se met à déprimer, de plus son émotion reine (Joie) se retrouve catapulté loin du centre de contrôle cérébral pour atterrir dans la mémoire long terme à cause de Tristesse.
Très vite on s'attache davantage au personnage de la petite boulotte bleu qui est bien plus drôle et touchante que sa frangine Joie. Tristesse est le personnage important du film. Elle est à la fois l'élèment perturbateur et déclencheur de toute l'aventure. Agaçante au début elle devient peu à peu attachante, proposant un humour peu commun dans le monde des animés.
Malheureusement c'est Joie qui est la plus mise en avant et le problème c'est qu'avec Joie on s'ennuie un peu...Pas très drôle et même saoulante à la longue avec sa bonne humeur et son envie de tout diriger Joie aurait gagné à être un poil nuancé
Le film est donc un peu inégal et il y a certaines longueurs vers le milieu du film, des moments un peu inintéressants et plats. Ce n'est pas très drôle non plus.
Constat : on est à nouveau loin des des premières productions Pixar au ton léger et au rythme vif
Vice Versa est un film triste, un très Bon film triste
Il propose des moments magnifique sur la fin de l'enfance et j'étais plusieurs fois sur le point de verser une larme tant la nostalgie est bien maniée. C'est d'ailleurs le réel point fort du film, le maniement de la nostalgie, la perte de l'innocence, la mort progressive de l'imaginaire (Bing Bang...sniff sniff)
Sous ses couleurs pétantes comme un bonbon arlequin le film est loin d'être gai alors faites attention si vous emmenez de trop jeunes bambins (d'ailleurs ils ne comprendront pas forcément tout, j'ai eu des enfants dans la salle qui posaient pas mal de questions à leurs parents)
Ça vaut vraiment le coup d'être vu même si ce n'est pas totalement ce à quoi on s'attend en voyant les extraits et la fin est pour moi un petit bijou d'intelligence sur l'évolution des émotions avec l'âge