Depuis 2010 et Toy Story 3, on avait un peu perdu Pixar, qui enchaînait suites inutiles et films oubliables). Cependant, au vu du concept de Vice-Versa, je reprenais espoir, en voyant que Pixar revenait à ce qui pour moi faisait leur fort : leur capacité à émouvoir. D'autant plus que les bandes-annonces m'avaient réellement fait attendre ce film. Et s'il y a du mieux, Vice-Versa reste cependant un film vite oublié.
Pourtant, la première demi-heure laisse entrevoir le meilleur. L'exposition des personnages est absolument géniale, mais très vite, Vice-Versa a le même problème que Là-Haut, le film se transforme en un récit d'aventure.
En effet, Joie et Tristesse se sont retrouvés hors du QG et doivent tout faire pour y retourner, et c'est là le principal défaut du film. Le traitement des émotions n'est plus l'histoire principal, il est dépendant du retour de Joie et Tristesse. Pourquoi ne pas avoir fait un film uniquement sur la gestion des émotions ? La scène du repas familial montre qu'il y avait du potentiel pourtant.
Malgré cela, le film reste très agréable à suivre, et le talent d'écriture de Pixar fait le travail. Les thèmes du rapport à l’enfance, de l’acte de grandir, de changer, et d’être confronté aux problèmes que cela engendre sont magnifiquement exploités.
Le spectateur fait face à ses propres angoisses, à la question de l’oubli, tandis que les personnages doivent gérer des problématiques dures, telles que la notion de disparition, de sacrifice, et le tout est admirablement bien écrit
Malheureusement, la direction artistique n'est pas au niveau de l'écriture, car beaucoup trop ordinaire, notamment au niveau de l'imaginaire, où l'ensemble manque justement d'imagination et d'originalité. On était en droit d'espérer mieux pour symboliser le subconscient que des couleurs plus vives. De plus, la réalisation n'aide pas non plus, car beaucoup trop classique.
Au final, Vice Versa est un bon film d'animation, surtout grâce à une écriture géniale qui montre que Pixar peut encore nous émerveiller, même si je regrette de ne pas avoir eu un film se concentrant uniquement sur la gestion des émotions depuis le Quartier Général. Malheureusement, la réalisation et les décors restent trop oubliables.