Je le savais, j'aurais dû écrire hier soir, mais quand nous sommes rentrés, j'avais pas franchement la foi.


T'façon tu me connais, y'a que comme ça que j'écris [bien].
Tourner autour du pot.
Pourtant j'ai le recul nécessaire pour te parler du film, et te dire qu'après m'avoir lu tu n'auras plus besoin de voir le film aussi.


T'façon la vraie question, ce n'est pas tant de savoir si le film est bon ou pas. Parce ke t'as qu'à aller le voir, tu te feras ton avis mon gars.
Y'a rien de mieux pour que tu travailles ton sens critique.


T'façon j'chuis pas allé voir ce film parce qu'il avait un quelconque intérêt à mes yeux. Par conséquent je n'attendais rien de ce film. Ce qui éveilla, après avoir décidé de participer à cette avant-première offerte par Sens Critique, ma curiosité c'est d'apprendre que le film n'était qu'un immense plan séquence.


Le plan séquence. L'outil qui nécessite une maitrise de la mise en scène et rend colère les monteurs.



Ah bon, okay, là j'ai rien à faire.



Un plan séquence, c'est merveilleux. Il suffit de voir Les Harmonies Werckmeister, d'en parler avec ton pote qui fait du montage pour que directement vos avis que ce plan séquence qui ouvre le film est de toute beauté, et que le film en devient presque fade passé ce moment de grâce.


Le plan séquence c'est un défi, en soi. Le faire sur 2h20 c'est en soi du grand délire.


Oui, mais.


J'ai rencontré à l'occasion de cette avant-première Veather. Le gars, qui a pris un avatar minuscule mais qui mesure pas loin de 5 Pikachus, habite non loin d'Avignon. Et le mec a débarqué de "si loin" simplement parce qu'il est curieux de rencontrer des personnes du site. Avoues que la prochaine fois que tu déclinera une invitation de gens aimables et enthousiastes à l'idée de partager un film entre joyeux drilles, tu réfléchiras à deux fois. Je m'étais promis de pas la faire cela tiens.


J'ai aussi pu croiser Aqualudo, qui a eu la bonne idée d'égayer notre repas en nous faisant parler de nos souvenirs cinéphiliques forts.


Oui, mais, disais-je avant d'introduire Veather. Veather c'est comme le cuir en anglais mais avec un V, pour Vendetta. Ou pas.


Avec Veather, nous avons dû rejoindre le reste des forces vives qui se trouvait sur Toulon. Pendant le trajet, j'ai comme d'habitude accaparé l'espace vocal et je lui ai parlé de Story of film : an odyssey.



  • ceci explique la place de Victoria dans ma liste sur notre rapport
    au cinéma.

  • on va donc parler de langage filmique. Au moins du peu que j'en
    connais, ce sera déjà pas mal à mon niveau.

  • Tu vois que je débite des trucs qui ont un lien entre eux, quand
    même. Un peu.


Un film se construit avec des outils qui constitue un langage et qui permet donc d'être compris de façon assez simple par le spectateur.
Si tu montes ton film dans tous les sens tu vas dans un premier temps déstabiliser le spectateur.
Si tu le montes à l'envers, t'auras peut-être l'air d'un génie. L'espace de X minutes, X correspondant au nombre de minutes qu'il faudra au spectateur pour percuter à quel point ton procédé est vil bien que malin. T'aura aussi le droit de parler, plus tard, du pouvoir de l'amuuur, mais ça c'est un autre débat.


Les manières de construire un film ne sont pas toutes apparues simultanément avec le médium que nous adorons tant. Mais ça tu t'en doutais, je ne t'apprends donc pas grand-chose.


Cependant, tu n'apprendras rien non plus ici mais, lorsque tu disposes de divers outils de langage pour faire parler ton film, tu dois savoir les utiliser à bon escient.
Si c'est pour donner dans le concours de celui qui a le plus long, n'est ce point vain ?


Le plan séquence c'est bien, mais rappelle-toi que ton film a de forte chance de souffrir de quelques pertes de rythmes inhérentes à ton procédé de fabrication.


Oui. Victoria est une réussite en soi, au moins une réussite technique. Je n'ai rien contre la banalité des échanges verbaux entre nos protagonistes s'ils ne me semblent pas détonner dans l'histoire, Sonner faux dans la situation.
Peu m'importe que ça sonne creux.


Oui. Et bien évidemment, même, la photo est un peu malmenée. Mais là-dedans on trouve encore çà et là des moments où, par chance peut-être, la lumière devient belle, où il se passe quelque chose.


Foncièrement, tout n'est pas à jeter dans Victoria, bien au contraire.


Le film s'installe dans une somnolence nocturne, et sait devenir fougueux lorsque le récit l'impose.
Oui. Les performances d'acteurs sont là, malgré la bave baveuse par exemple :)


Mais rester subjugué simplement par ce déploiement de "nous l'avons fait" c'est oublier par exemple que le film se permet parfois d'utiliser un bande sonore extra diégétique – bordel je rêve de placer ces mots dans un maximum de critique à bon escient – ce qui, à mon avis, est une façon de parler contradictoire avec le plan séquence, qui comme ici, se veut utiliser pour plus de réalisme.


Dans la boîte de nuit, post braquage, on garde le son diégétique de la musique assourdissante et Blinker qui colle par-dessus un bam bam bam en rythme, c'est très bien. Coller la bande son composée par Nils Frahm là-dessus, c'est de l'hérésie.
Nils Frahm et sa musique me plaisent beaucoup, mais c'est connu, j'aime le son du vent, de la pluie et le silence neigeux. Rien de mieux selon moi que de ne pas parler par-dessus ce genre de plan séquence là.


Par parler, j'entends, bien entendu, utiliser un autre langage que celui qui me semble adéquat.


Malheureusement, Victoria n'évite pas les longueurs et les ventres mous, ou des moments où l'on soufflerait bien à nos quatre a(l)coly(iqu)tes qu'ils oublient un détail pas si insignifiant dans le coffre de la voiture.


Cela dit, je ne peux m'empêcher de penser que passer à côté de Victoria en 2015 est une erreur. Et pas qu'en 2015 d'ailleurs.


Sinon, il parait que la séance était à 19h30, 19h15 affiché devant le cinéma et vraiment à 19h puisque nous entrâmes à 11 et que le film avait déjà commencé. Ça m'a mit les nerfs en pelote mon pote, je te dis que ça.



  • tu déranges les gens, et quand on me dérange moi dans ce genre de
    conditions j'ai déjà des envies de background rococo, d'aiguilles à
    cheveux et de fauteuils moelleux.

  • bah on a raté le début du film quoi.



xoxo


Kenshin
6
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le 30 juin 2015

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