En ces temps de confinement chez soi, Vivarium, qui en décrit les joies de manière sarcastique, prend une résonance particulière. Il a été dit un peu partout que le deuxième long-métrage de l'irlandais Lorcan Finnegan ressemble à un vieil épisode de la Quatrième dimension et c'est exact. La critique de notre société consumériste est limpide et distillée avec une dose d'humour noir et cinglant, vrai aussi. Le problème du film apparait au bout d'une grosse demi-heure quand les personnages n'en peuvent plus de tourner en rond au même titre que le scénario qui ne trouve pas d'éléments suffisamment neufs pour nous sortir de la routine maussade et anxiogène de ce couple piégé. Et le dénouement, en forme de boucle, ne suscite pas vraiment de surprise. Ceci dit, il faut louer la cohérence stylistique de l'ensemble, ses qualités esthétiques et sa froideur assumée. Cette parabole fait la part belle à l'interprétation des deux principaux personnages du film et cela tombe bien car Imogen Poots et Jesse Eisenberg sont réellement impeccables. Peut-être eût-il fallu un grain de la folie dans la mise en scène et la narration, avec davantage d'audace dans son aspect fantastique pour que Vivarium échappe à une sorte de tranquillité cauchemardesque ? Un bon point supplémentaire à noter, malgré tout : inclure un morceau de XTC dans le générique de fin est une preuve de très bon goût.

Cinephile-doux
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le 27 mars 2020

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