Signé Claude Autant-Lara, ce Vive Henri IV, vive l’amour ! de 1961 nous replonge dans les fastes du royaume de France — ou du moins dans une reconstitution un peu carton-pâte, mais pleine de bonne humeur. Le scénario, concocté par Jean Aurenche et Henri Jeanson, sent bon le dialogue ciselé, parfois fleuri, souvent cabotin.
Au casting, on frôle la bataille de Marignan : Francis Claude campe un Henri IV bon vivant, œil pétillant et panse généreuse. Jean Sorel, impeccable d’élégance, fait office de caution sérieuse. Quant à Francis Blanche, il vole littéralement chaque plan où il apparaît : cabotin, oui, mais irrésistible ! Les autres — Bernard Blier, Danièle Darrieux, Nicole Courcel, Roger Hanin — défilent comme à une parade d’anciennes gloires de studio, un peu éclipsés par la moustache royale de Claude.
Visuellement, c’est du cinéma d’époque millésimé 60’s : décors somptueux, costumes repassés au fer à vapeur et photographie légèrement sépia qui flatte autant les perruques que les dentelles. La mise en scène, sans folie mais très académique, fait le job : un montage sage, une caméra bien élevée, et des cadres soigneusement composés — parfois trop, au point qu’on s’attend à voir entrer Louis XIV en personne pour recadrer tout ça.
Sur le plan narratif, ça tangue un peu entre la chronique historique et la comédie de boulevard en costume. Mais qu’importe : le rythme reste enlevé, les dialogues pétillent comme un vieux Champagne, et la bonne humeur générale finit par emporter l’adhésion.
Bref : un film qui se déguste comme un vieux vin d’Henri IV — pas du tout jeune, un peu corsé, mais diablement savoureux. Pas un chef-d’œuvre, non, mais un vrai moment de plaisir pour les nostalgiques des grandes fresques historiques à la française.
Note royale : 8/10 – À voir avec un poulet rôti, un verre de Bordeaux et le sourire de Sully.