Makoto Shinkai se cherche un peu dans ce long métrage qui précédé son "Your Name" dans lequel il déploiera un peu plus son talent ainsi que son originalité. Car il faut bien le dire, l'ombre de l'oeuvre de Miyazaki plane constamment sur ce Voyage vers Agartha au point d'occulter parfois une partie des qualités bien réelles du film de Shinkai.
On y verra tout au long du film des "hommages" un peu trop appuyés à la quête du Château dans le ciel inversée avec cette recherche d'un royaume mythique caché dans les entrailles de la terre, aux creatures de Nausicaa, et aux dieux de Princesse Mononoke, avec ça et là un peu de Chiiro et du Château ambulant pour faire bonne mesure.
Ajoutez à cela un rythme mal maîtrisé avec un film qui dure 30 minutes de trop et nous aurons fait le tour des défauts majeurs du film.
Du côté des bons points, le film possède des qualités graphiques indéniables avec entre autre un jeu sur la lumière très réussi, et une animation fluide et maîtrisée. Il y a aussi quelques belles scènes comme cette fin d'autant plus réussie qu'elle conjugue tous les motifs beaucoup plus personnels qu'on retrouve souvent chez le réalisateur (difficulté à vivre la perte des êtres chers et volonté de les retrouver).
Il y a ici une influence évidente du mythe d'Orphée passant par un monde souterrain pour aller chercher Euridyce qui pour le coup rentre bien plus en résonance avec les thèmes qu'on sait importants et personnels du réalisateur. C'est donc à la toute fin que ce Voyage vers Agartha se montre enfin le plus sincère, le plus touchant, le plus proche du cœur du réalisateur et tire son épingle du jeu. Ça arrive sans doute un peu tard pour parvenir à inverser la tendance, mais ça permet de terminer le film sur une bonne note.
Voyage vers Agartha est un film qui est loin d'être désagréable, qui possède des qualités réelles et qui vaut sans doute la peine d'être regardé mais à qui il manque aussi en dehors de certaines scènes un petit quelque chose pour parvenir à totalement convaincre.
6,5/10 en quelque sorte