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Wallace et Gromit - La Palme de la Vengeance par Alice Perron

Après le semi-échec du Mystère du lapin-garou — que j’avais trouvé un peu moyen à l’époque par rapport aux courts-métrages avec lesquels j’avais grandi — Nick Park revient aux sources avec La Palme de la vengeance et surtout... Feather McGraw, mon pingouin préféré. Forcément, il y a un côté nostalgique : on retrouve le ton, la mise en scène et les décors des moyens-métrages originaux, avec cet humour anglais absurde, ce rythme parfaitement dosé et une histoire bon enfant mais jamais niaise, avec ce qu’il faut de suspense et d’action.

Ce qui marche bien, c’est cette capacité à garder le charme un peu rétro de Wallace et Gromit tout en collant à un sujet très actuel : l’IA et la robotique. Le film ne tombe pas dans le discours basique « L’IA, c’est le mal ! » mais reste dans l’idée de l’outil qu’on détourne — exactement comme le pantalon robotisé d’Un Mauvais Pantalon. Ici, le nain de jardin intelligent pousse juste le délire un cran plus loin, sans compter l’ironie d’une vengeance de jardiniers au pays des pelouses bien tondues. D'ailleurs, la jalousie et méfiance de Gromit pointe également vers l'autre débat de l'IA, à savoir le remplacement ou l’obsolescence programmée de certaines de nos activités humaines et par la même de nos relations. Bon cet aspect sera un peu éclipsée par le côté obscur des robots, mais Gromit montre qu'on a encore quelques beaux jours devant nous.

Le studio a également pris grand soin des aspects technique et de l’univers de son film. Chaque plan regorge de détails, et l’humour passe autant par les situations que par de petits clins d’œil visuels qu’on capte parfois à peine. C’est soigné, précis, et franchement, c’est un vrai plaisir à regarder. L’expressivité de Gromit, qui renvoie aux films muets, est comme toujours incroyable. Je trouve même que Nick Park s’en sort mieux ici que dans Le Mystère du lapin-garou : peut-être que Netflix lui a laissé plus de liberté, ou juste qu’il a retrouvé comment étirer son humour sans perdre le rythme. Quoi qu’il en soit, ça marche.

Le retour de Feather McGraw est savoureux, surtout sa réintroduction en prison, avec des clins d’œil aux films d’évasion et de gangsters. Mais j’aurais préféré plus de folie en péniche, probablement dans ce côté britannique très absurde, plutôt qu’un final sur le train un poil sage. Reste que La Palme de la vengeance est un vrai bon retour – rien que pour cette traduction de tire qui montre que quand on veut, on peut (arrêtons les traductions de titres de films à deux balles !). Même si d’habitude Netflix me fait lever un sourcil sceptique, là, ils ont permis à Nick Park de faire ce qu’il sait faire de mieux, et franchement, c’est chouette de retrouver Wallace, Gromit et leur univers toujours aussi charmant.

AlicePerron1
7
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le 16 févr. 2025

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Alice Perron

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