Dans les années 1930, un groupe de super-héros, les Minutemen, se constitua afin de lutter pour la sécurité des Etats-Unis. Dans les années 1980, sous le cinquième mandat de Richard Nixon (Robert Wisden), leurs successeurs, les Watchmen, ont été dissous par le Congrès. Mais le meurtre de l’un d’entre eux (Jeffrey Dean Morgan) les fait sortir de leur silence, comprenant que la vie de chacun d’eux est menacée.


Projet de longue date ayant vu passer de nombreux noms prestigieux (Arnold Schwarzenegger, Sigourney Weaver, Jamie Lee Curtis, Kevin Costner, Tom Cruise…), Watchmen connut une production mouvementée, passant entre les mains de divers studios et de différents réalisateurs (Terry Gilliam, Paul Greengrass, Darren Aronofsky). C’est finalement entre celles de Zack Snyder qu’il échut, dont le style graphique unique en son genre et l’amour pour les comics convainquit les producteurs qu’il était l’homme de la situation. On ne peut leur donner tort, tant ce qui fait le plus grand intérêt de Watchmen est sa patte visuelle exceptionnelle, à la photographie parfaite (signée Larry Fong) et à l’esthétisme très poussé, notamment dans son incroyable stylisation de la violence, qui rend cette dernière, sinon élégante, tout-à-fait supportable.
Pourtant, pour un film de 3h35 (en version longue), l’action s’avère étonnamment peu présente. De fait, c’est là ce qui fait l’autre grand intérêt de Watchmen : Snyder s’intéresse d’abord à ses personnages, très bien écrits et sur lesquels on reporte d'autant plus notre attention que le casting est essentiellement composé de noms assez peu connus. Ce faisant, Snyder nous plonge dans des dilemmes parfois cornéliens (particulièrement le dilemme final, d’une intelligence brillante) et des réflexions qui confinent à la métaphysique, profitant en outre intelligemment du contexte de Guerre Froide dans lequel se place son récit.
Cela induit malheureusement un étirement excessif du scénario, mais les longueurs restent relatives, puisqu’elles sont presque toutes utiles au film (hormis peut-être les séquences animées qui n’apportent rien de plus au film que la voix de Gerard Butler). A cela, il faut ajouter une bande-son d’exception, faisant s’alterner pour notre plus pur bonheur Jimi Hendrix avec Leonard Cohen, Pietro Mascagni, Simon & Garfunkel, Wolfgang Amadeus Mozart, etc…
Cela ne veut pas dire que le film parvient à se débarrasser de tous les clichés inhérents au genre super-héroïque, mais il parvient en tous cas à dépasser ces derniers ainsi qu’une lenteur parfois excessive pour proposer un divertissement aussi honnête qu’intelligent et visuellement époustouflant.

Tonto
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les plus belles claques esthétiques, Les meilleurs films de plus de trois heures, Les meilleurs films DC Comics et Les meilleurs films de 2009

Créée

le 20 juin 2017

Critique lue 366 fois

22 j'aime

6 commentaires

Tonto

Écrit par

Critique lue 366 fois

22
6

D'autres avis sur Watchmen - Les Gardiens

Watchmen - Les Gardiens
DocteurZoidberg
2

Ce matin, chien crevé sur mon écran.

Au moment où les geeks du monde entier étaient encore nombreux à avoir des ampoules aux mains après s'être astiqué la nouille devant le Batman über troublé...

le 21 oct. 2010

101 j'aime

43

Watchmen - Les Gardiens
Sergent_Pepper
8

En entrant ici-bas tout espoir abandonne : Chanson de geste

[Version vue : Ultimate Cut] Toi qui des héros le vibrant panache escompte En entrant ici-bas tout espoir abandonne Car de la grande Histoire, on a changé la donne Ce soir « It’s murder time » et on...

le 8 nov. 2014

78 j'aime

5

Watchmen - Les Gardiens
Eren
10

Zack à merde, c'est une insulte ? *

Le genre d'ambiance à la Nolan où on préfère montrer des mecs qui souffrent intérieurement et qui se lamentent pendant la moitié du film... Ce genre d'ambiance fait beaucoup de mal sur la perception...

Par

le 21 août 2014

78 j'aime

15

Du même critique

Solo - A Star Wars Story
Tonto
8

Mémoires d'un Han

Dans les méandres de la planète Corellia, où la population a été asservie aux ordres de l’Aube écarlate, organisation au service de l’Empire, un jeune homme, Han (Alden Ehrenreich) tente de s’évader...

le 24 mai 2018

79 j'aime

32

Hostiles
Tonto
9

La fantastique chevauchée

1892, Nouveau-Mexique. Vétéran respecté de l’armée américaine, le capitaine Joseph Blocker (Christian Bale) se voit donner l’ordre de raccompagner le chef cheyenne Yellow Hawk (Wes Studi), en train...

le 20 mars 2018

78 j'aime

15