Une Garde-robe de Super-héros sans âme

Watchmen : Les Gardiens tente de réinventer le genre des films de super-héros, mais malgré quelques belles idées, il échoue à captiver. Le film de Zack Snyder s'étire sur plus de trois heures, et dès le générique d’ouverture, on ressent la longueur. Avec une durée aussi colossale, le long démarrage donne l'impression d'un film déjà trop lourd avant même que l'intrigue ne commence vraiment. Une sorte de « prélude visuel » qui, plutôt que de plonger dans l’action, nous noie sous des images et des symboles qui se veulent profonds, mais qui, à force de répétition, perdent de leur impact.

En revanche, la tentative d'adaptation du comic de Alan Moore est intéressante sur certains points. Le recours aux graphismes animés qui illustrent certains passages clés du récit est une touche originale, et l’esthétique du film, fidèle à l’univers visuel du comic, offre une expérience visuelle agréable. Les scènes sont soignées, mais trop souvent détachées de l’essence même de l’histoire.

Malheureusement, tout ça tombe à plat dans un film qui, au final, manque cruellement de cœur. Le ton est froid, l’ambiance pesante, et l’on se retrouve avec des personnages désincarnés qui peinent à susciter de l’empathie. Là où d'autres films de super-héros de l'univers DC jouent sur l'exaltation, la grandeur, ou l’espoir (des valeurs iconiques de cette maison), Watchmen semble plutôt se complaire dans une atmosphère dépressive et nihiliste. À aucun moment, je n’ai ressenti cette sensation d’appartenir à un univers que l’on pourrait qualifier de "DC". Le film se situe à l’opposé des productions habituelles de l’écurie, plus sombres et plus lentes, presque sans vie.

Là où Watchmen pourrait se faire un point d’honneur d’être différent, il échoue en donnant une vision trop distante et trop élitiste de ses personnages. Ce ne sont plus des super-héros, mais des individus profondément perdus et déconnectés. Et si c’est ce que certains recherchent dans un film, personnellement, je n’ai pas accroché.