Ce documentaire montre la vie de Whitney Houston, décédée à seulement 48 ans, et dont on découvre qu'elle ne fut pas rose.
Je suis très amateur des documentaires de Kevin MacDonald, celui consacré aux attentats de Munich ayant gagné un Oscar, et celui-ci ne déroge pas à ses standards de qualité. Comme beaucoup, je connaissais bien sûr Whitney Houston, sa chanson I Will Always Love You qu'on entendait en boucle dans les années 1990, mais aussi le nom de Bobby Brown, son ex-mari, avec qui elle a vécu le meilleur et le pire.
Une des grandes qualités du film est d'avoir regroupé énormément d'intervenants : ses frères, sa mère, ses producteurs, ses ami(e)s, Kevin Costner, et même Bobby Brown, qui refuse de parler de la drogue, élément pourtant incontournable quand on connait la triste fin de la chanteuse. Ce qui en ressort de ces témoignages est que cette chanteuse a été prise dans une tornade, à la fois artistique, car elle a été poussée à chanter ce qu'elle ne voulait pas, elle qui voulait faire du gospel comme sa mère, et qu'elle a été abusée dans tous les sens du terme. Sexuellement dans son enfance par sa cousine, financièrement par son entourage qui l'utilisait comme un distributeur, ou même artistiquement car elle ne pouvait pas chanter ce qu'elle voulait sous peine de ne plus avoir de succès. Le tout est dit avec un naturel souvent effrayant par son entourage, notamment ses frères qui sont d'un calme olympien alors qu'ils ont participé à sa descente aux enfers. Bien qu'il lui ait donné une fille, Kristina, Bobby Brown passe aussi pour un sale type, car il était si jaloux d'être considéré comme le mari de Whitney qu'il va la tromper allègrement, prendre aussi de la drogue avec elle, et le succès international de Bodyguard va être en quelque le début de la fin, qui mettra vingt ans à avoir une tragique conclusion.
Même si on peut regretter que la partie artistique soit un peu en retrait, le documentaire est d'une grande franchise sur la vie de la chanteuse, avec des extraits effrayants où elle n'a plus de voix dans des concerts, essaie maladroitement de se défendre quant au fait qu'elle prenait de la drogue... le coeur n'y était clairement plus, et il l'a lâché en 2012, suivi quelques années plus tard de sa fille, décédée dans les mêmes circonstances. D'ailleurs, le film est aussi un portrait en filigrane de Kristina Brown, qui a été élevée très jeune dans un monde d'adultes, qui devait suivre sa mère dans les concerts, et qui a semble-t-il perdu le contrôle très jeune sur sa vie, en prenant elle aussi de la drogue.
Lors de sa disparition, il y avait eu un énorme battage médiatique sur sa vie chaotique, de sorte qu'au fond, je n'ai pas appris grand chose, mais les extraits qu'on voit sur scène, notamment une très belle reprise de l'hymne américain lors du Super Bowl montraient qu'elle était une grande artiste, mais décidément mal entourée.