Wicked
6.4
Wicked

Film de Jon M. Chu (2024)

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NB : Ceci est la review complète de mon premier visionnage, après lequel j'avais attribué 8/10. Lors de mon rewatch, j'ai choisi d'augmenter cette œuvre à 9/10 au vue de son impact grandissant en moi.


Musical Broadwayien dont je n'imaginais qu'un flop, Wicked toque à ma porte comme un cadeau pour les fêtes. Si l'année passée, Wonka venait me réconforter dans son emballage sucré, le rose bonbon se marie ici parfaitement en bouche avec l'intrigue verdurée sévissant au pays d'Oz. Féérie, émotions et musicalité s'allient pour former une peinture vivante des plus réussies.


Entre réflexion autour de la sincérité et de l'honnêteté du pouvoir politique et portrait d'amitié inattendue, l'œuvre mène un prequel des plus minutieux dans cet univers fantastique. Il ne suffit pas de traiter son sujet, il faut le rattacher à ce qu'on connaît déjà : sans jamais être lourd, la reprise de la title card, du vélo de Judy Garland ou des souliers (originellement) argentés offre à Wicked la possibilité de se lier à ce qu'on connaît déjà du cultissime Magicien d'Oz de 1939. Heureusement, la finesse des connexions ne fait pas de la nostalgie un intérêt majeur du film, mais un simple moyen de réveiller l'attention des fans, alors déjà en éveil intense. Parmi toutes les pistes engagées et humaines traitées, celle retenant mon attention reste la construction du lien entre Elphaba et Glinda. D'un côté, on assiste à la reconstruction d'une femme perpétuellement rejetée ; de l'autre, une femme ouvre son coeur bien plus profondément face à sa superficialité permanente. La rencontre de l'âme et de l'apparence crée un lien qui pourrait paraître simpliste, mais se creuse dans des scènes fabuleuses, en particulier la danse mimétique lors de la soirée.


Si la puissance émanant de cette danse est telle, c'est évidemment grâce au duo Ariana Grande - Cynthia Erivo. À l'annonce du casting, j'ai été (comme beaucoup) très sceptique : pourtant, l'interprétation de chacune offre une évolution assez amusante aux personnages. D'un côté, Glinda doit quitter sa personnalité de pimbêche pour être bienveillante ; de l'autre, Elphaba doit s'ouvrir aux autres et accepter qu'elle peut plaire. L'émotion se dégage de l'interprétation des deux femmes, tant dans les moments légers que dans ceux plus solennels. Le reste du casting suit la dynamique lancée : Jonathan Bailey, incroyable séducteur par son abilité de danseur, Ethan Slater, personnage un peu ahuri auquel on a envie de parler pour rigoler, Michelle Yeoh, en sorcière mystérieuse, et enfin, la délicatesse fragile du handicap portée par Marissa Bode. Leur alchimie explose à tous dans des moments chorégraphiés d'une manière époustouflante.


La réalisation valorise le côté musical complètement assumé, sans jamais en avoir honte. Évidemment, la scène de Dancing Through Life s'impose comme ma préférée, tant les personnages dansant en symbiose sont nombreux. Au-delà de cela, personne n'est en reste et impose sa personnalité, jusqu'à un personnage en fauteuil roulant intégré au mouvement : ENFIN, on pense aux personnes en situation de handicap dans ce genre de scènes. Certes, il y a eu Glee ; mais une série n'est pas suffisante, il en faut plus et Wicked suit alors la cadence dont j'ai besoin. Les visuels, tant décors que costumes, sont magistraux, féériques, et nous emmènent dans le train vers la Ville Émeraude du pays d'Oz : dommage, la colorimétrie est terne et ne relève jamais le contraste quasi-permanent entre le rose de la niaiserie et le vert de la maturité. Un aspect à la Technicolor comme un film de Jacques Demy m'aurait bien plus saisi et intégré à un univers qui fait vitrine plus que vivant. Mais bon, ne nous plaignons pas trop non plus, l'imaginaire magique est là et offre un spectacle immersif fabuleux !


Sur près de 3h de féérie en-chanté, Wicked offre un spectacle dansant qui donnerait le sourire à n'importe qui, même au plus triste des hommes. Si la fin peine à se faire pour transitionner avec la seconde partie, allongeant inutilement le tout, le temps ne se voit pas décompter au travers d'un voyage cinématographiquement réussi, tant dans univers fantastique que dans l'émotion dégagée par les réflexions que portent le scénario. Un film dont je n'attendais rien, et dont maintenant j'attends impatiemment la suite !

Franchooouuuille
9

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Créée

il y a 3 jours

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