J'ai une étrange impression de déjà vu. La même sensation que lorsque j'ai (essayé de) regarder Legend. Un film de Fantasy qui fleure bon les années 80, adoré par la quasi totalité de ma génération (les ceuss qui flirtent aujourd'hui dangereusement avec la quarantaine), mais qui chez moi, qui n'ai pas eu la chance de le voir étant mino et de pouvoir faire jouer à fond la corde nostalgie, ne provoque qu'une chose : la consternation.
Alors, ok, on va me dire qu'il faut être magnanime, qu'avec l'âge, il est fatal que certaines choses vieillissent mal toussa toussa... Sauf que bon, autant pour les effets spéciaux, je dis pas, mais pour le reste (scénario, direction d'acteur, dialogues, humour, réal' etc.), bin j'ai tout de suite plus de mal à entendre l'argument (parce que des vieux films avec des très bons scénario, direction d'acteur, dialogues, humour, réal' etc., qui n'ont pas mal vieillit, bin y en a plein). Or dans ce film, la qualité des effets spéciaux est sans doute ce qui m'a le moins gêné en fait.
Non, mon problème est ailleurs. Il est dans la réalisation globale qui vole pas bien haut (Ron Howard, c'est clairement pas le couteau le plus affuté d'Hoolywood à ce niveau).
Il est dans les dialogues (la faute à la VF?... Possible...) absolument cataclysmique.
Il est dans un enchainement au niveau des péripéties très indigeste et pas du tout immersif.
Il est dans le côté absolument pas crédible des évènements.
Il est dans la fadeur inouïe des personnages.
Il est dans cette romance d'une malaisance stratosphérique encore rarement observée.
Il est dans une direction d'acteurs complètement à l'ouest.
Il est tout spécialement dans le cas de ces deux insupportables comic-relief lilliputiens, que je me suis plusieurs fois surpris à espérer voir écraser sous la semelle de n'importe quelle âme charitable qui passerait par là.
Bref la magie n'a pas opéré sur moi.
Au registre du positif, on pourra néanmoins noter de magnifique décors naturels. Une ou deux scènes qui fonctionnent bien (je pense par exemple à la transformation de l'armée des gentils en cochons ; là pour une fois, on sentait la dimension "serious buisness" qui faisait cruellement défaut jusque là). Et pas mal de sources d'inspiration laissées à la postérité (on pense notamment à ce duel de sorcières qui a dû sacrément influencer Peter Jackson quand il a réalisé l'affrontement Sarouman/Gandalf).