Strip-tease
A priori, l'intention était bonne... Je souhaite tout d'abord préciser que, par la présente critique, mon intention n'est nullement n'exécuter gratuitement et en règle ce film. Bien que j'en exprime...
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le 23 oct. 2016
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Malgré sa singularité, Willy 1er n'est probablement pas de ces films qui vont déchaîner les passions. Difficile d'adorer, difficile de détester. En revanche, difficile de le nier : comme le scande si bien la presse ciné, s'il y a bien une chose dont ce premier film ne manque pas, c'est d'humanité. Il y en a quelques caisses bien chargées derrière le regard d'enfant boudeur de Daniel Vannet, héros smaller than life de sa propre odyssée de l'(a)normalité entre APEL, soirées PMU et rêves de scooter.
Car à travers le personnage de Willy, c'est bien Vannet qui se raconte. Sa détermination à toute épreuve pour enfoncer les portes qu'on lui croyait fermées, pour dépasser cette condition de rebut et ce physique, cette gueule, cette carcasse massive dont se délecterait n'importe quel producteur de télé-réalité condescendante façon "L'amour est dans le pré". Vous l'aurez compris, Daniel Vannet n'est pas un phénomène de foire. On assiste bel et bien à l'éclosion tardive d'un grand comédien aux qualités rares, capable de vous faire monter la larme à l'oeil sans le moindre frémissement facial. Le ton juste, l'authenticité, la capacité de croire et de s'investir dans l'histoire que l'on raconte au spectateur, il n'en fallait pas plus.
Les quatre réalisateurs ont ainsi trouvé leur muse, si je puis dire. Vannet est de tous les (gros) plans, et sa personnalité déteint plus sur le film que celle du quatuor. Il y a de bonnes idées pourtant, notamment dans l'utilisation judicieuse de la bande son électro et dans ces quelques plans iconiques pleins de tendresse et d'humour. Mais il reste encore du chemin à parcourir avant que le style des quatre néophytes ne s'affirme. L'humour, justement, manque un peu de percussion, faute d'avoir trouvé le bon rythme. Bien que très touchant dans l'évocation de la solitude, le scénario dans la globalité ne s'épargne pas quelques scènes un peu trop convenues, qui peinent à arracher le rire escompté. La route parcourue avec Willy s'achève assez vite, laissant un léger goût amer de frustration, d'inachevé, l'impression que toutes les pistes n'ont pas été exploitées à fond.
Cela dit, cette route, vous ne regretterez pas de l'avoir parcourue, ne serait-ce qu'une fois.
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Créée
le 16 nov. 2016
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2 commentaires
A priori, l'intention était bonne... Je souhaite tout d'abord préciser que, par la présente critique, mon intention n'est nullement n'exécuter gratuitement et en règle ce film. Bien que j'en exprime...
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le 23 oct. 2016
18 j'aime
Willy 1er est un film particulier, original, qui se démarque de la production cinématographique, et notamment de celle dont on a tendance à le rapprocher (Bruno Dumont par exemple), en ce qu’il prend...
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le 18 oct. 2016
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1
Daniel Vannet, est un homme comme tout le monde. Un jour il ira à Caudebec, un appartement il en aura un, des copains aussi et puis un scooter. Et il vous emmerde. A moins que ce ne soit Willy ...
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le 16 oct. 2016
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Sans doute fatigué de pondre des drames chiants pour neurasthéniques masochistes, Robert Bresson s'est surpassé afin de nous offrir son ultime chef d'oeuvre, une parabole de science-fiction sous...
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le 26 mars 2018
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Honnêtement, je pense qu'Arthur Miller aurait pu broder une merveille de scénario en se contentant de la dernière scène dans le désert du Nevada, où tout est dit. Après tout, un bon exemple vaut...
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le 2 avr. 2016
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Refn est un sacré déconneur. Le défi de départ était excitant : écrire un scénario en 5 minutes. Malheureusement Nicolas dut se rendre à l'évidence. Ecrire plus de deux pages en 5 minutes c'est pas...
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le 4 janv. 2014
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