Apres la déception Sicario, qu'il avait écrit, Taylor Sheridan avait plus que repris la main en signant le scénario de Comancheria, un des tous meilleurs films de l'année dernière.
Autant dire qu'on attendait de pied ferme mais avec un soupçon d’inquiétude Wind River, son premier passage derrière la caméra.
Eh ben soyez rassurés, un grand réalisateur est né. Non content d'être un grand polar enneigé constamment en tension, Wind River est aussi un bouleversant film sur le deuil et la perte d'un enfant ainsi qu’une radiographie emphatique de l’Amérique des laissés pour compte.
Mais surtout, après Comancheria, Wind River est une nouvelle réécriture moderne du western où les motoneiges remplacent les chevaux. Le casting est parfait, Jeremy Renner en tête. C’est con parce que depuis qu’il cachetonne en Robin des Bois chez Marvel, on a toujours un peu peur quand on le voit à l’affiche d’un film. Pourtant, comme souvent, il est ici parfait en chasseur solitaire. Idem pour Elisabeth Olsen, qui n’est pas sans nous rappeler ici la Jennifer Lawrence déterminée et couillue de Winter’s Bone.
La photographie, superbe, et la mise en scène oscillant entre le lyrisme contemplatif et la violence sourde finissent de porter Wind River au Panthéon des polars.
Taylor Sheridan, retenez bien ce blase.