Wolf Creek par Kroakkroqgar

‘Wolf Creek’ est une immense arnaque, à peine rattrapée par un méchant réussi et des paysages magnifiques.

Le film commence avec la mention « The following is based on true events ». Evidemment, tout ce qui suivra est à mille lieux du fait divers qui a inspiré le récit, et la conclusion indiquant que le tueur n’a jamais été retrouvé est simplement mensongère. Alors évidemment, le procédé aurait pu prolonger l’éventuelle crainte du spectateur après la fin du film, mais le scénario est tellement grossier qu’on se sent obligé de vérifier les informations, et donc de se sentir escroqué.

Parce que ‘Wolf Creek’ rassemble tous les défauts du slasher bas de gamme. L’introduction est interminable, les jeunes sont insupportables, les séquences de soirées sont pitoyables, le road trip est superficiel au possible. En particulier, l’acteur Nathan Philips est carrément consternant en gros beauf inutile, et on regrettera que le récit ne lui ait pas réservé un sort moins clément.

Mais cela n’est rien par rapport à l’avalanche de décisions stupides et invraisemblables que prendront les personnages pour échapper au tueur. Liz échoue à achever le serial killer assommé alors qu’elle se trouve dans une armurerie, elle préfère ensuite jeter leur voiture dans un fossé plutôt que d’essayer de semer le tueur, et enfin elle passe plusieurs minutes à observer les trophées de Mick plutôt que de s’enfuir aussi vite que possible. Le récit aurait pu se montrer un poil intéressant si l’innocence de Ben avait été remise en cause, mais le final fait preuve d’une mollesse lamentable. En bref, le scénario est misérable, et on ne parlera même pas du mystère jamais élucidé des montres arrêtées et de la batterie morte sans raison.

Fort heureusement, ‘Wolf Creek’ présente deux atouts. L’acteur John Jarratt qui porte à lui tout seul le film, absolument génial en psychopathe joueur, et des plans de paysages australiens superbes. Chaque fois que le réalisateur pose sa caméra pour filmer l’outback, le résultat est saisissant.

Pour le reste, la mise en scène est plutôt convenue, et la bande-originale est même mauvaise.

Un slasher lamentable.