Difficile de classer Woman at War dans un genre bien spécifique : est-ce une comédie ? Un drame ou même un thriller au thème écologiste ? C’est sûrement un peu de tout ça, finalement. L’oeuvre de Benedikt Erlingsson séduit au premier abord grâce au personnage haut en couleurs d’Halla, mi professeur de chant mi super-héros ordinaire, qui troque sa vie de professeur de chant pour crapahuter dans les terres islandaises (magnifiquement filmées) et détruire autant de lignes haute tension que possible. Une guerrière des temps modernes. Une guerrière bien solitaire, incomprise de ses semblables. Un personnage pas facile à cerner, d’autant qu’une de ses seules boussoles dans la société n’est autre que sa soeur jumelle, professeur de yoga (les deux personnages sont incarnées par la même actrice, Halldora Geirhardsdottir, brillante).
Dans la légèreté de cet essai peu commun et l’atmosphère qui s’en dégage, il y a un peu de la mélancolie de certains films de Wes Anderson. C’est en somme un combat de David contre Goliath décalé à souhait et qui prend sa force dans la richesse des personnages, des principaux aux secondaires, et dans les idées de mise en scène originale (notamment cette partition musicale mise en image par un groupe qui accompagne la protagoniste dans chacune de ses actions).
Finalement, A Woman at War est un beau film doux-amer sur l’importance de ses convictions et de la difficulté de les tenir dans une société qui par facilité tend à l’oublier. En l’occurence, le discours écologiste du film, présent de bout en bout, et notamment dans une scène finale où il prend tout son sens. Malin.