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Positivement reçu par la critique et par ma mère, cette dernière m’en parlait depuis longtemps comme un « conte émouvant, drôle et original ». M’y voici 2 années plus tard. 

Ça sent fort Cannes. En même temps, sans la Croisette, notre attention aurait peu de chances de se porter un jour sur des films islandais, kosovares, roumains ou mongols.


Halla jouit d’une vie épanouïe : chef de chorale d’adultes, habitant une maisonnette respirant le bien-être à la nordique, une existence équilibrée à laquelle s’ajoute une nouvelle bienheureuse : sa candidature à l’adoption d’une jeune orpheline ukrainienne a été reçue.
Histoire d’une femme qui pourrait être la voisine de tout le monde, mais qui dès les premières minutes, est plantée comme une « Woman at war », se battant seule contre une multinationale en sabotant ses lignes électriques.


Sa solitude dans l’engagement est accompagnée par la présence régulière dans le champ d'un orchestre ou d'un trio de chanteuses ukrainiennes. De malicieux compagnons de route brouillant les frontières de la fiction. C’est joliment réussi.


Activement recherchée par la Police, l’armée, aidée par la CIA et les services israéliens, la quinquagénaire, telle une Juste chez Camus assume ses actes car, pour elle, ils sont justes, étant donné que sa cause l’est : elle se bat contre le crime écologique.


Le petit pays vit au rythme de ses actes de vandalisme, qui placent au cœur du débat médiatico-économico-politique les questions de la violence et du terrorisme. Ce sont des crimes violents nuisant à la communauté islandaise toute entière. La question écologique, elle, n’intéresse pas.


Des deux côtés, il y a une forme de manichéisme et donc une forme de trahison à la pensée. On ne nous laisse d’ailleurs aucun autre choix que de nous ranger derrière la « Femme des montagnes » dans ce conflit, sans qu’on en connaisse vraiment les tenants et les aboutissants. C’est pour nous une prise de position trop spontanée, pour en être véritablement convaincu.


Lorsque le langage ne rencontre que l’inertie des politiques, il reste la violence.
Toutefois l’engagement c’est la tragédie, affronter l’Histoire c’est être déchiré. Ainsi nos actes se font au prix de notre tranquillité, de notre confort, de nos projets.
Il est navrant que cet enjeu pertinent posé dans la narration, saute par un twist final prévisible.


Un film qui reste malicieux, profond et drôle, porté par des personnages bien campés.

CharlieWatson
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le 26 avr. 2020

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Charlie Watson

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