DC remonte la pente

Voici le meilleur film de l'univers DC depuis bien bien longtemps.
Ce n'est cependant pas un chef d'oeuvre mais il remplit son contrat de divertissement , il pose de bonnes bases pour un nouveau super héros et donne envie de suivre cette Wonder Woman dans d'autres aventures.

Cependant, hé oui, il a un cependant, il y a quelques nouilles dans le potage.

Diana (Gal Gadot) est une amazone, fille de la Reine Hippolyte (Connie Nielsen). Elle vit avec toutes les amazones sur une ile enchanteresse, cachée aux yeux des mortels dans l'attente du possible retour d'Ares, dieu de la guerre qui a juré la perte de l'humanité. "Insert" le montage 3D sur l'épisode mythologique et le combat entre les amazones, servantes de Zeus, et les hommes rendus fou de guerre par Ares.
Zeus, puisant dans ses dernières forces, a foudroyé Ares, l'envoyant sur terre affaibli, peut être mort et a caché l'ile des amazones au cas où Ares revienne. Mais il a laissé à Hippolyte une arme tueuse de dieu, une épée.
Un jour, le charmant Steve Trevor (Chris Pine) passe la barrière avec son avion en chute libre et il rencontre Diana et ses copines. Le monde est en guerre! C'est la grande guerre, la guerre qui doit en terminer avec toutes les guerres, la première guerre moderne, où les hommes ont déployé toute leur ingéniosité pour se détruire les uns les autres sur une échelle jamais atteinte auparavant. Diana y voit un signe du retour d'Ares et part avec Steve pour l'Angleterre puis le front.

Voilà une vision bien judeo-chrétienne de la mythologie grecque. Entre un Zeus très père tout puissant, un Arès luciférien

on est plus proche de la bible que d'Homère. Certes, Superman est une métaphore christique mais dans ce cas c'est un peu dommage de polluer le contexte. C'est sympa la mythologie, c'est suffisamment distrayant sans en rajouter des caisses.

Le film enchaine les clichés de "l'origin story" avec la mère surprotectrice, le mentor respecté (Robin Wright super badass) qui entraine le héros en douce, le secret de la naissance, le destin, le montage d'entrainement, la découverte des pouvoirs. Et moi ça me va très bien. Voilà enfin une héroïne (DC) qui aime ce qu'elle est, qui désire devenir ce qu'elle est et embrasse pleinement son destin.
D'autre part, excellent point narratif, une intrigue "vintage" et basée pendant la première guerre mondiale. Voilà une très bonne idée que de se servir de la Grande Guerre plutôt que de la seconde. Il aurait été tellement facile de croire que les Nazis étaient poussés / dirigés par Arès. Mais en 14-18, le contexte de la guerre est bien différent. Cela donne un relief tout particulier à l'intrigue et aux théories de Diana.
Par ailleurs, c'est une époque charnière pour les femmes (elle travaillent, souvent à la place des hommes, les jupes se raccourcissent, les corsets tendent à disparaître, le droit de vote des femmes commence enfin à être discuté sérieusement) et elle est peu utilisée comme toile de fond, d'où originalité.
On retrouve dans ce film le charme du premier Captain America (oui, j'ose citer Marvel) avec ces événements passés qui donne un charisme fou à un personnage un peu suranné.
C'est un excellent point pour le film qui en récolte un ton résolument différent, une gravité plus intense, une certaine légèreté aussi (pas beaucoup, on est quand même beaucoup dans la sombritude).

Notre héroïne est agréable à suivre et ne donne pas envie de lui mettre des coups de batte dans la tête et c'est une bonne chose. Le personnage fait d'ailleurs montre d'une belle évolution, crédible de naïve et innocente petite amazone à femme optimiste mais réaliste. Un personnage de femme, justement, qui tranche avec ses petits copains super héros : c'est une guerrière dans l'âme, elle est faite pour la guerre mais elle prône l'amour et la paix. Même après que ses illusions bisounoursiennes se soient évanouies, elle garde sa luminosité. De l'autre côté, je le rappelle , on a un Superman qui sauve les gens en tirant la gueule, détruit des villes entières, jugent tout et tous le monde à l'emporte pièce et un Batman, qui marque ses proies au fer rouge, juge tous et tout le monde à l'emporte pièce aussi, alors un peu de douceur ça fait du bien.
Cependant quand Diana doit latter de l'arrière train, ça fait très mal : les scènes de combat sont très bien orchestrées avec une technique de combat amazone très spectaculaire et efficace. Petit bémol sur les effets spéciaux qui décidément ne remplacent par l'action réelle. C'est pas elle et ça se voit!
Le costume est bien même si je regrette le short.

Gal Gadot est crédible aussi bien dans les moments durs que dans les moments de combats, elle apporte beaucoup de fraicheur à son personnage et rend bien sa naïveté, et sa bonté sans limite. Elle m'a beaucoup plus convaincu que dans "Batman v Superman". ET j'arrive parfaitement à croire que c'est une déesse. Elle est très belle sans en faire trop.
Chris Pine est parfait en espion américain courageux, un peu dépassé par sa compagne de voyage mais pas macho (il est très très ouvert d'esprit ce monsieur). Il est séduisant, se fond très bien dans la période et ses copains façon commandos hurlants de Cap (oui encore) font aussi un bon groupe, auquel on s'attache rapidement.

Néanmoins, le suspense n'est pas des plus épais et les rebondissements pas si surprenants.

Dernier point qui m'a un peu dérangé : pourquoi on les fait parler avec un mauvais accent grec? Si le film était en grec et qu'elle parle anglais, elles auraient un accent grec mais elle parlent anglais, comme si elles étaient doublées par exemple, donc elles ne devraient pas avoir d'accent. C'est idiot mais ça m'énerve. C'est comme Lumière dans la Belle et la Bête. Je pinaille!

Dernière mention spéciale à une bande son très bien agencée et pensée. J'aime beaucoup le thème principal à base de percussion qui colle très bien au personnage.

En bref notre première super héroïne s'en sort avec les honneurs et relève le niveau des garçons (même si c'est pas non plus bien difficile).