Wonder Woman de Patty Jenkins est la quatrième film du DCEU. Après un Batman v Superman intéressant et un Suicide Squad chaotique, c'est vers une origin story que nous transporte le film, celle qu'est Diana avant d'être Wonder Woman.


En effet, c'est par un parcours initiatique que nous suivons Diana vers son destin, celle de la Femme Merveilleuse. De l'île chaleureuse des Amazones au monde froid des Hommes en pleine Première Guerre Mondiale, Patty Jenkins nous livre durant 2h20 de film une intrigue classique digne des films d'aventures des années 80.


On peut reprocher au blockbuster son côté très niais et kitsch mais cela correspond parfaitement à la personnalité de Diana (Gal Gadot), à son innocence qu'elle perd au fur à mesure qu'avance le film pour au final se retrouver face à la femme que l'on retrouve dans Batman V Superman (« Je me suis détourné du mondes des humains quand j'ai vu les atrocités dont ils sont capables »). De plus, elle forme un duo qui se complète très bien avec Steve Trevor (Chris Pine), jouant tout les deux sur un même pied d'égalité. Ce qu'on peut applaudir dans la démarche de ce film est tout d'abord le fait d'avoir laisser les rênes de la réalisation à Patty Jenkins. Car oui, le film est féministe. Pas d'un féminisme poussé mais vraiment bien dosé. Il n'y a qu'à voir le traitement de Diana qui n'est jamais sexualisé mais est représentée en tant que femme, ce qu'elle est et non un fantasme. Une femme qui a ses convictions et qui est maître de ses choix. Ce qui correspond d'ailleurs très bien avec la période choisi du film, c'est-à-dire la Première Guerre Mondiale et, le mouvement des suffragettes, ces militantes de la Women's Social and Political Union qui se sont battus pour le droit de vote des femmes, comme nous le rappelle l'agréable Etta Candy (Lucy Davis) (« Nous nous battons avec nos principes »).


Petite aparté sur la Première Guerre Mondiale. Cette période n'est pas anodine et ,oui, est logique vu le choix du méchant, c'est-à-dire Arès(David Thewlis). Dieu de la Guerre, le plonger dans cette période peut sembler illogique vu que ce dernier se nourri de la guerre que provoques les hommes et le film peut se trouver incohérent avec la Deuxième Guerre Mondiale, qui arrivera plus tard. Or, dans le film Arès est pour l'Armistice et donc la fin de la guerre. D'un point de vue historique, l'Armistice est l'une des conséquences, justement, de la Seconde Guerre Mondiale, car ce traité a été très douloureux pour les Allemands. Par contre, Erich Ludendorff (Danny Huston), personnage ayant réellement existé, ne joue pas exactement le même rôle dans le film que pendant la Grande Guerre...


Du point de vue de la mise en scène, si Patty Jenkins offre un travail honnête, les scènes d'actions sont malheureusement un peu trop « Snyder ». L'usage de la slow motion permet, certes, de ressentir mieux l'impact des coups et la caméra de Jenkins y arrive très bien mais le tout donne l'impression de voir un élève rendre une bonne copie mais sans prise de risque, en s'appuyant beaucoup sur ce qui a été vu en cours, comme s'il « recrachait » son cours. Il aurait fallu que Patty Jenkins affirme beaucoup plus sa personnalité lors des ces scènes d'actions et non de se contenter de faire comme le « maître ».


La musique, bien que magnifique, est assez décevante. En effet, elle est assez générique et sans prise de risque, ce qui est d'autan plus regrettable quand on voit le travail qu'avait effectué Rupert Gregson-Williams sur Tu ne tueras point, sa précédente composition.


On peut donc en conclure que Wonder Woman est, enfin, une réussite pour un film centré sur une super-héroïne et auquel on peut applaudir la Warner pour avoir laissé les rênes à une réalisatrice. De plus, le film apporte une forme d'équilibre dans ce qui est, selon les critiques, le controversé DCEU.

Aralorn
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Chris Pine, Les meilleurs films avec Gal Gadot et Palmarès DCEU

Créée

le 17 juin 2017

Critique lue 590 fois

Aralorn

Écrit par

Critique lue 590 fois

D'autres avis sur Wonder Woman

Wonder Woman
takeshi29
1

Parité (n.f.) : S'emmerder autant devant une super-héroïne (en short) que devant un super-héros

Comme un con je suis allé voir ce truc, moi qui me fous des super-machins et autres hyper-bidules comme de mon premier slip. Mais quand t'entends des femmes dire "Enfin on comprend ce que ressentent...

le 22 sept. 2017

95 j'aime

15

Wonder Woman
MatthieuS
6

Seule la p’ARÈS fatigue le cerveau

Wonder Woman, malgré la recrudescence des films de superhéros sur les dernières années, est un film à part dans le paysage cinématographique hollywoodien et possède un visage différent de ses aînés...

le 9 juin 2017

80 j'aime

30

Wonder Woman
Behind_the_Mask
6

Le féminisme n'est-il qu'un nouveau machisme ?

Entre enthousiasme mesuré et confirmation de certaines craintes, une sortie ciné entre potes est toujours riche d'enseignements. C'est ce que le masqué a retenu de plus important à la fin de ce...

le 7 juin 2017

71 j'aime

24

Du même critique

Life - Origine inconnue
Aralorn
7

Critique de Life - Origine inconnue par Aralorn

Sortie dans les salles françaises depuis le 19 avril, Life : Origine Inconnue de Daniel Espinosa est en quelque sorte le petit frère d'Alien. Bien que le film met en scène un huit-clos efficace,...

le 24 mai 2017

Kong : Skull Island
Aralorn
5

Une belle coquille vide

Kong : Skull Island de Jordan Vogt-Robers est le second film du Monster Cinematic Universe mis en place par la Warner et débuté par Godzilla de Gareth Edwards en 2014. Le film de Jordan Vogt-Robers...

le 15 mars 2017

Following (Le Suiveur)
Aralorn
7

Manipulateur dès le début.

Following, le suiveur est le premier film de Christopher Nolan sorti en 1999, auto produit et en noir et blanc et d'une durée de 1h09. Filmé d'une façon assez « cinéma expérimental », le...

le 16 mars 2017