Tout ce qu'ils ont construit s'effondrera (y compris votre inventivité, Mister Singer)

Après le prodigieux X-men: Le commencement de Matthew Vaughn (Kingsman, Kick-ass) et l'excellentissime Days of Future Past qui marquait le retour de Bryan Singer sur la saga 15 ans après avoir réalisé X-men et X-men 2, on ne pouvait qu'attendre le dernier volet de la trilogie dédiée à la jeunesse de nos mutant préférés, de nouveau dirigé par Singer. Pas besoin de tergiverser, X-men: Apocalypse est bon (de mon point de vue). Mais de là à surpasser ses deux prédécesseurs? Tout de même pas. Principalement à cause de l'absence de prise de risque.


Le film souffre en effet d'un cruel manque d'originalité se faisant surtout ressentir


lors du combat contre Apocalypse et ses cavaliers au Caire qui occupe toute la dernière partie du film et qui comprend une accumulation de retournements prévisibles.


Le film est vraiment divisé en deux parties, avec une première partie vraiment intéressante mais qui va dériver vers le combat classique pour sauver le monde. Cela n'est pas mauvais, seulement habituel (tout comme la musique de John Ottman). C'est Le point faible du film.


En revanche, un des aspects les mieux réussi est le traitement d'Erik Lehnsherr, alias Magnéto. L'accent est mis sur ce personnage qui est surement le plus développé dans ce film.


Erik est ici montré en père marié qui a enterré ses vieux démons, vivant parmi les humains et allant même jusqu'à en sauver un, lui qui avait tout de même tenté de tuer le président Nixon quelques années avant. Mais tout a une fin: sa famille est assassinée par des humains et tout rebascule.


A croire que Magneto ne peut vivre heureux, c'est un personnage continuellement torturé. Ce qui amène à une des meilleures scènes du film de mon point de vue (avec la scène de Vif-Argent sur laquelle je reviendrai):


la scène d'Auschwitz. Apocalypse va amener Magnéto à Auschwitz, où il va se remémorer toutes les souffrances qu'il a enduré (la mort de sa mère, celle de sa femme et de sa fille...) tout en détruisant entièrement les vestiges de l'ancien camp, tandis qu'Apocalypse scande ses vœux de destruction. On assiste à une évacuation de toute la colère qu'Erik a accumulé en deux films.


La performance de Michael Fassbender (Magnéto) est prestigieuse, on sent une imprégnation totale de son personnage.


Le reste du casting est d'ailleurs tout aussi convaincant, même lorsqu'il s'agit d'interpréter des personnages manquant de développement. En effet sur les quatre cavaliers d'Apocalypse, un seul est véritablement développé (Magnéto), un autre est plutôt intéressant (Tornade) et les deux autres, à savoir Psylocke et Angel, ne sont pas très bien exploités et ne possèdent pas plus de cinq répliques chacun. Et le grand méchant alors ? Apocalypse est tout simplement le super-vilain classique Marvel, qui veut détruire le monde et qui ne se pose aucune question sur le bien-fondé de ses actions. Plus manichéen, c'est compliqué. James McAvoy (Charles Xavier), Jennifer Lawrence (Mystique) et Nicholas Hoult (le Fauve) sont toujours aussi performants et les petits nouveaux qui n'ont rien de nouveaux passe très bien à l'écran. C'est justement intéressant de redécouvrir Cyclope, Jean Grey ou encore Diablo, de suivre leur vie d'adolescent des années 80.


Tous ces personnages vont d'ailleurs évoluer dans un contexte historique travaillé, fidèle à cette trilogie. On retrouve également Vif-Argent, ce qui nous amène à parler de "sa" scène,


à savoir un recyclage de la scène de Days of Future Past (la scène de la cuisine). Cette fois-ci, c'est tout les mutants de l'école qu'il va devoir sauver d'une explosion, au rythme de Sweet Dreams d'Eurythmics.


Malgré le sentiment de "déjà-vu" qu'elle inspire, cette scène est sensationnelle, le travail de réalisation est admirable et la musique colle formidablement à l'action. De plus son visionnage entraîne une contraction des muscles du visage accompagnée d'un relâchement de ceux de la mâchoire - en gros c'est drôle. L'humour, tout au long du film, est d'ailleurs très subtil, ce qui ne le rend que plus appréciable.


Aujourd'hui, lorsque l'on va voir un film Marvel, s'est exactement à ce genre de film que l'on s'attend. Je n'ai pas été déçu par X-men: Apocalypse. Mais je n'ai pas été surpris non plus. On passe un très bon moment, adorateur ou non de Marvel. Ce 8ème épisode (Deadpool ne faisant pas vraiment partie de la saga) enrichie encore une fois l'univers des X-men (tout en le complexifiant encore un peu), même si la saga commence à s'épuiser... A suivre avec Logan, s'annonçant comme le dernier film de la saga...

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le 4 déc. 2016

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-Hawkeye-

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